Orientation professionnelle - Le CIDJ en danger ?
Une baisse de ses effectifs de 30% depuis 2006, un plan social imminent, des interrogations sur ses missions… D'après la CGT, le Centre d'information et de documentation jeunesse (CIDJ) est "en danger". "Depuis de nombreuses années, nous avons le sentiment d'être lâché par l'Etat", assure ainsi Anne Sémécurbe, déléguée syndicale CGT.
Créé en 1969, le CIDJ accueille tout public, principalement des jeunes, sans rendez-vous et gratuitement. Il apporte des réponses en matière d'orientation professionnelle et assure la production d'outils documentaires à destination des jeunes et des professionnels. Le CIDJ reçoit ainsi en moyenne 150.000 personnes par an.
Son budget total s'élève à 6 millions d'euros, en partie financé par la vente des produits documentaires. "Le CIDJ s'autofinance à hauteur de 50%", précise la responsable syndicale. Le reste est financé par l'Etat et les collectivités. La région apporte ainsi 280.000 euros et la ville de Paris 75.000 euros et la mise à disposition gratuite de locaux dans le 15e arrondissement. La subvention de l'Etat, qui correspond à 2,3 millions d'euros, est quant à elle en baisse (- 140.000 euros de 2012 à 2013, et - 200.000 euros de 2013 à 2014).
La structure connaît un déficit structurel de l'ordre de 600.000 euros. Une réduction de 30% des effectifs depuis 2006 n'a pas permis au CIDJ de se remettre à flot. Un nouveau plan social est à l'étude depuis deux ans, avec une nouvelle réduction du personnel, sur les 85 salariés que compte actuellement la structure. "Le plan social doit tomber sur la table d'ici fin décembre 2014, détaille la responsable syndicale, mais on n'a aucune garantie que le projet tiendra la route. Tout est possible, même une cessation de paiment."
Et pour compliquer le tout, le CIDJ n'est jamais cité par l'Etat dans les réformes en cours, dont la mise en place du conseil en évolution professionnelle (CEP), la création d'un service public de l'information, et le futur service public régional de l'orientation (SPRO). "Dans le cadre du CEP, il y aura besoin de supports sur les métiers, il y aura un manque à un moment donné, alors que nous sommes en capacité de fournir ces ressources documentaires," affirme Anne Sémécurbe, qui met en avant les 1.500 structures que compte le CIDJ sur le territoire national et l'information disponible (200 fiches métiers, plus de 300 dossiers thématiques sur l'emploi, la formation, la mobilité internationale, le logement, la citoyenneté, des guides "Trouver un job", "Destination Europe").
A l'occasion du forum français de la jeunesse qui s'est tenu le 24 septembre, le syndicat a remis en main propre une demande de rendez-vous à Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. "Nous souhaitons avoir des réponses de la part de l'Etat", affirme Anne Sémécurbe.