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Orientation professionnelle - Le CIDJ à la veille d'un nouveau plan social

Malgré son attrait pour les jeunes, le Centre d'information et de documentation jeunesse (CIDJ) reste absent des politiques jeunesse et l'Etat baisse sa subvention chaque année. Salariés et direction s'interrogent sur l'avenir de la structure.

Baisse de la subvention publique, plan social… Le Centre d'information et de documentation jeunesse (CIDJ) vit actuellement une situation difficile avec une baisse importante de la participation de l'Etat.
Créé en 1969 pour informer les jeunes sur tous les sujets qui les concernent, il dispose d'un budget de 6 millions d'euros. Un peu plus de la moitié (3,220 millions euros) est financée par la vente de produits documentaires. Le reste est financé par l'Etat, la région Ile-de-France et la ville de Paris. La subvention de la région, qui s'établit à 280.000 euros, est stable, tout comme celle issue de la ville de Paris (75.000 euros) qui met aussi à disposition gratuitement des locaux dans le 15e arrondissement (Quai Branly).
En revanche, l'apport financier de l'Etat a diminué de 140.000 euros de 2012 à 2013 et de 300.000 euros de 2013 à 2014. Il atteint 2,3 millions d'euros en 2014 et aucune information n'a encore été donnée pour l'année 2015.
"La décrue progressive des moyens nous oblige à piocher dans nos ressources propres, explique à Localtis Marie Richard, présidente du CIDJ, ce n'est pas tenable à long terme. Nous avons besoin de restructurer et de moderniser nos outils, de repenser l'accueil par rapport aux besoins des jeunes. Notre modèle économique ne fonctionne pas avec cette baisse de subvention et les collectivités n'ont pas les moyens de compenser."

Un nouveau plan social d'ici fin décembre

Face à ces réductions budgétaires, les salariés sont inquiets. Depuis 2006, les effectifs ont été réduits de 30%. Mais cette réduction n'a pas permis au CIDJ de se remettre à flot. Un nouveau plan social est à l'étude depuis deux ans, avec une nouvelle baisse de la masse salariale, sur les 75 salariés que compte actuellement la structure.
"Le plan social doit tomber sur la table d'ici fin décembre 2014, mais on n'a aucune garantie que le projet tiendra la route. Tout est possible, même une cessation de paiement," précise Anne Sémécurbe, déléguée syndicale CGT. A l'occasion du forum français de la jeunesse qui s'est tenu le 24 septembre, le syndicat a remis en main propre une demande de rendez-vous à Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. "Nous souhaitons avoir des réponses de la part de l'Etat", affirme Anne Sémécurbe. Même écho du côté de la direction. "Nous souhaitons une clarification, nous sommes un très bel outil au service des politiques publiques. Nous aimerions qu'il y ait un portage politique plus fort", signale ainsi Marie Richard. Car pour le moment, le CIDJ est absent des réformes en cours, que ce soit le futur conseil en évolution professionnelle, le service public régional de l'orientation ou encore le service public de l'information, de l'accompagnement et de l'orientation que le gouvernement souhaite créer. "Dans le cadre du CEP par exemple, il y aura besoin de supports sur les métiers, il y aura un manque à un moment donné, alors que nous sommes en capacité de fournir ces ressources documentaires", affirme ainsi Anne Sémécurbe, qui met en avant l'information disponible au CIDJ (200 fiches métiers, plus de 300 dossiers thématiques sur l'emploi, la formation, la mobilité internationale, le logement, la citoyenneté, des guides "Trouver un job", "Destination Europe"). "Depuis de nombreuses années, nous avons le sentiment d'être lâchés par l'Etat", s'insurge la syndicaliste.
La présidente du CIDJ veut quant à elle rester positive. "Il n'y a aucune raison de penser qu'il n'y aura pas de soutien financier de l'Etat l'an prochain." Elle attend beaucoup de la nouvelle ministre de l'Education nationale.


Emilie Zapalski

45 ans de service auprès des jeunes

Créé en 1969 par l'Etat, sous forme d'association loi 1901, le CIDJ poursuit une mission d'intérêt public : informer et conseiller les jeunes de tout statut sur tous les sujets les concernant. Il accueille ainsi gratuitement tout public, principalement des jeunes, sans rendez-vous et gratuitement, et leur apporte des réponses en matière d'orientation professionnelle. Il assure aussi la production d'outils documentaires à destination des jeunes et des professionnels et forme les professionnels de l'accueil, information, orientation (AIO).
Le CIDJ s'intègre dans le réseau Information jeunesse, qui se compose aussi de structures régionales et locales*. Il est responsable de l'animation du réseau. 2 millions de personnes utilisent ce réseau, 130.000 personnes directement au CIDJ, parmi lesquelles des collégiens et lycéens, des salariés, des demandeurs d'emploi et des étudiants.

E.Z.
* 26 centres régionaux au statut associatif, 3 centres départementaux en Ile-de-France, 235 bureaux sous statut associatif ou municipal et 1.248 points information jeunesse.

 

 

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