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Communication / Elus - Le CSA plutôt satisfait de la couverture des élections départementales de mars 2015

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) rend public son "Rapport sur l'élection des conseillers départementaux des 22 et 29 mars 2015". A la veille de cette échéance, le CSA s'était inquiété de "déséquilibres importants" dans la couverture de ces élections par les médias audiovisuels (radios et télévisions) et avait alors tapé du poing sur la table pour inciter certains d'entre eux à mieux "respecter le principe d'équité, [...], en exposant, de manière appropriée, l'ensemble des formations politiques et les candidats qu'elles présentent" (voir notre article ci-contre du 16 mars 2015).

Très peu de manquements et de réclamations

Au vu du rapport définitif, il semble que le CSA a été entendu, puisque le document précise que "le Conseil établit un bilan positif du traitement de la campagne dans les médias audiovisuels. Il constate que le principe d'équité qui s'appliquait aux interventions des candidats et des représentants des partis politiques a été globalement respecté". Ce satisfecit s'étend au devoir de réserve la veille et le jour des deux tours. Le Conseil n'a en effet relevé qu'une seule infraction : la diffusion par LCI, à 19h51 le jour du premier tour, d'un bandeau indiquant "J-M Baylet, président du PRG, annonce sa réélection dans le Tarn-et-Garonne".
Entre le 9 février et le 29 mars 2015, le CSA n'a d'ailleurs reçu qu'une douzaine de réclamations formelles, "ce qui constitue un nombre remarquablement limité si on le rapporte aux 2.054 cantons, aux 18.194 candidats et au nombre de services qui ont rendu compte de la campagne en vue de l'élection des conseillers départementaux". Pour le Conseil, "ce faible nombre de saisines illustre la bonne application par les médias audiovisuels [de ses] recommandations". Seuls deux présidents de parti - Jean-Christophe Lagarde pour l'UDI et Marine Le Pen pour le FN - ont saisi le CSA, sur des points relativement mineurs.

Un coup de chapeau aux antennes et aux télévisions locales

Le CSA adresse également un coup de chapeau particulier aux antennes locales, il est vrai les mieux à même de traiter ce type d'élections. Il salue ainsi "l'implication de la plupart des antennes locales des sociétés nationales de programme et de nombreuses télévisions locales pour rendre compte des enjeux du scrutin dans un grand nombre de cantons".
A l'inverse, le CSA "regrette que les chaînes privées de télévision généralistes ne se soient pas engagées plus fortement pour rendre compte de l'actualité électorale au niveau national sur leur antenne". Ce reproche est toutefois atténué par le fait que deux événements ont perturbé les médias audiovisuels nationaux : la grève intervenue sur les antennes de Radio France et la priorité accordée à l'accident d'un Airbus A320 dans les Alpes-de-Haute-Provence.
En outre - et de façon logique - les médias nationaux se sont fortement polarisés sur le débat électoral au niveau national, qui a concentré environ 95% des temps de parole sur leur antenne. Le CSA note toutefois au passage que "l'implication du Premier ministre et des principaux responsables politiques dans la campagne électorale a fortement contribué à l'affirmation de cette tendance".

La parité des candidatures ne s'est pas traduite à l'antenne

Enfin, si l'équité entre courants politiques a été globalement respectée, il n'en va pas de même pour la parité entre les sexes, qui était pourtant une première dans ces élections, avec le principe des "couples" de candidats.
Le CSA observe en effet, "en le regrettant, que la parité des candidatures mise en œuvre par le nouveau mode de scrutin ne s'est pas suffisamment traduite à l'antenne et que, trop souvent, la parole des candidats a été privilégiée au détriment de celle des candidates"...