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Le Grand Est, première région à lancer l'ouverture complète à la concurrence de plusieurs petites lignes ferroviaires

Lors de sa séance plénière du 9 juillet, le conseil régional Grand Est a voté une délibération visant à ouvrir à la concurrence la gestion des infrastructures et la circulation des trains sur la ligne Nancy-Contrexéville et pour un ensemble de tronçons entre Strasbourg (Bas-Rhin) et Epinal (Vosges) formant la liaison "Bruche-Piémont-Vosges". Ces lignes sont aujourd'hui fermées, suspendues ou dans un état qui limite leurs capacités de trafic, a précisé la collectivité dans sa délibération. La région prévoit de lancer les appels d'offres d'ici la fin de l'année, afin de désigner les lauréats entre mi-2022 et début 2023 pour une reprise de l'exploitation ferroviaire fin 2024/début 2025, après deux ans de travaux de modernisation, selon la délibération.
La procédure prévoit de confier à un même opérateur "à la fois l'infrastructure, le matériel roulant et 'la reprise' du personnel" de SNCF Voyageurs, a précisé Jean Rottner, président (LR) de la région. Cette mission complète sera inédite en France, a souligné David Valence, vice-président pour les transports. "Nous sommes la seule région à faire les deux démarches : gestion des infrastructures et circulation", a-t-il dit au cours d'un point presse. D'autres régions se concentrent sur l'un des deux volets : la circulation pour Paca et les Hauts-de-France, les infrastructures pour Centre-Val de Loire, a-t-il cité. "Ce que nous prévoyons, c'est ce que fait aujourd'hui la SNCF. Demain, ce sera peut-être un autre que la SNCF", a complété David Valence.
La collectivité saisit une possibilité ouverte par la Loi d'orientation des mobilités (LOM) de décembre 2019 de se faire transférer la gestion de "lignes d'intérêt régional ou local à faible trafic". L'ouverture à la concurrence doit permettre de moderniser le réseau des lignes concernées et d'augmenter les fréquences de façon à rendre l'usage du train attractif et ainsi de doper la fréquentation, dans des territoires éloignés des principales agglomérations, selon la région.
Dans le cas de Nancy-Contrexéville, une ligne fermée depuis 2016, il est ainsi envisagé une offre d'un train par heure du lundi au vendredi et un temps de parcours ramené à un peu plus d'une heure, "la cible pour reconquérir des parts de marché par rapport à la voiture", a souligné David Valence.
A plus long terme, la région Grand Est prévoit de reproduire cette ouverture à des lignes transfrontalières la reliant aux agglomérations allemandes voisines, comme Karlsruhe ou Sarrebruck, a-t-elle ajouté.