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Eau - Le Grand Lyon veut obtenir de Veolia une baisse du prix de l'eau

Le Grand Lyon a annoncé ce 5 juin 2007 qu'il allait recourir à une commission de conciliation pour obtenir de Veolia une baisse du prix de l'eau, dans le cadre des négociations quinquennales d'un contrat qui couvre la période 1986-2016. Selon Patrick Laurent, vice-président chargé des gestions externes, le Grand Lyon affiche, à 1,76 euro le m3, le prix de l'eau le plus élevé de France, après Toulon. Ainsi, pour une consommation moyenne de 120 m3 par an pour une famille avec deux enfants, la seule fourniture d'eau potable coûte 211 euros. Le souhait de la collectivité serait d'arriver à un prix de 170 ou 180 euros, soit une baisse de l'ordre de 15 à 20 %.
"Nous avons commandé un audit à un cabinet spécialisé dans l'eau qui indique que le prix est extrêmement élevé, sans que cela soit justifié par les services rendus, que la rémunération des fermiers (délégataires) est trop élevée et que ces écarts vont s'accroître dans les neuf annnées qu'il reste au contrat si on ne fait rien", a-t-il expliqué.
Selon Gérard Claisse, vice-président chargé de la participation citoyenne, depuis 2002, la marge réalisée par les deux fermiers -  Veolia (85% de l'eau du Grand Lyon) et SDEI, filiale de la Lyonnaise des Eaux (15%) - augmente d'un point chaque année et a atteint 20% (avant impôts) en 2007. "Et encore, il s'agit des chiffres de Veolia, nos experts estiment qu'elle est 4 ou 5 points supérieure à cela, a-t-il ajouté, en précisant que la marge moyenne pour ce type de contrat était estimée à 6 ou 7% après impôts, soit autour de 10% avant impôts."
Par ailleurs, le Grand Lyon souhaite régler le problème des provisions de renouvellement, versées chaque année aux délégataires pour couvrir les investissements de remplacement du matériel, et qui n'ont jamais été utilisées. Ce "stock" de provisions encaissées par les délégataires atteindrait ainsi 45 millions d'euros, soit l'équivalent de plus de 7 années de provisions. Mais comme cet argent a probablement généré des intérêts, des associations de consommateurs estiment que que ce sont en fait 95 millions d'euros qui ont été encaissés sans travaux en contrepartie.
Patrick Laurent a souligné que les contacts avec Veolia et SDEI au cours de la phase de négociation directe avaient été "bons, mais cela n'a pas donné de résultats"; il a qualifié de "gouffre" l'écart entre les positions des deux parties.
La négociation directe n'ayant rien donné, une commission composée d'un représentant du Grand Lyon, d'un représentant de Veolia et d'un troisième membre sur lequel les deux parties se mettront d'accord, va donc voir le jour dans les quinze jours à venir. "Pour nous, il faut que la renégociation soit bouclée en novembre (...) sinon il n'y aura pas d'avenant au contrat", a prévenu l'élu. "Il n'y a pas de volonté de rompre, a-t-il assuré. On a affaire à des entreprises sérieuses, qui sont présentes sur d'autres secteurs d'activités comme les déchets et qui ont donc intérêt aussi à se présenter dans de bonnes conditions quand d'autres contrats seront négociés."

 

A.L. avec AFP

 

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