Le groupe de travail "Sauver les crèches familiales" salue les recommandations de l’Igas
La relance des crèches familiales "peut être une des réponses aux défis du secteur face à la crise d’attractivité de la profession", mais elle "ne pourra se faire sans un portage politique fort", affirme ce groupe de travail qui est piloté par l’élue de Versailles Annick Bouquet et le Collectif national des assistants maternels en crèche familiale.

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"Le modèle des crèches familiales devra également être encouragé au vu de ses nombreux avantages." Dans son récent rapport sur l’accueil du jeune enfant par des assistants maternels (voir notre article), l’inspection générale des affaires sociales (Igas) appelle à "viser à terme une prédominance des crèches familiales comme mode d’accueil individuel", vantant l’intérêt de cette solution hybride tant pour les enfants (du fait d’une "offre à mi-chemin entre l’accueil individuel et collectif", offrant donc un accueil personnalisé mais aussi des moments collectifs et l’accès à des équipements) que pour les professionnels (sécurité de l’emploi, encadrement hiérarchique et collectif de travail, formation facilitée, absence de relation financière avec les parents…). Et "déplore que ce mode d’accueil soit devenu aujourd’hui marginal". "Entre 2010 et 2020, 21.010 places ont été supprimées", selon Annick Bouquet, adjointe au maire de Versailles chargée de la petite enfance.
Dans un communiqué du 19 septembre 2025, le groupe de travail "Sauver les crèches familiales", piloté par Annick Bouquet et par le Collectif national des assistants maternels en crèche familiale (CNAMCF), salue les recommandations de l’Igas et appelle à "inscrire pleinement" les crèches familiales au sein du service public de la petite enfance (SPPE). La relance de ce modèle "peut être une des réponses aux défis du secteur face à la crise d’attractivité de la profession et à la pénurie de places d’accueil", mais elle "ne pourra se faire sans un portage politique fort, l’engagement des élus et des collectivités locales", soutiennent l’élue et les professionnels.
"La valorisation des crèches familiales doit être portée par tous les acteurs : CAF, PMI, France Travail, pouvoirs publics", insiste notamment le groupe de travail, qui juge nécessaire de "lever, auprès des assistants maternels (AM), certains ‘a priori’ sur ce mode d’exercice". Avant même les a priori, le modèle est surtout "très peu connu, y compris des assistants maternels", a pointé l’Igas.
Concernant le statut juridique des AM exerçant en crèche familiale, "le rapprochement avec le statut d’agent contractuel existe dans la pratique, l’expertise devrait donc permettre d’y aboutir", souligne le groupe de travail, invitant les directions générales de la cohésion sociale et des collectivités locales (DGCS et DGCL) à œuvrer ensemble sans tarder à "combler les vides juridiques". L’Igas préconise également de lever les blocages réglementaires à la poursuite d’expérimentations de crèches familiales collectives, ce que le groupe de travail approuve pleinement.
Concernant les revalorisations salariales, celle qui était promise dans le cadre du bonus attractivité (voir notre article) est "encore attendue par de nombreux professionnels", selon le groupe de travail qui indique que 152 crèches familiales et multi-accueils en auraient bénéficié en 2024. Sur l’évolution du financement des modes d’accueil, le groupe de travail considère qu’un soutien des crèches familiales est "une nécessité urgente pour la prise en compte des spécificités" du modèle – parmi ces spécificités par rapport aux autres crèches, un taux d’encadrement plus élevé, un taux d’occupation souvent plus faible et un accueil en surnombre impossible.