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Education - Le Pas-de-Calais réduit ses dotations 2017 aux collèges après avoir réalisé des économies d'énergie

"Nous avons réalisé 1,9 million d'euros d'économies sur les deux dernières années, grâce à des travaux d'isolation thermique, à des prix plus attractifs sur le marché du gaz et à des hivers particulièrement doux", indique Blandine Drain, vice-présidente en charge des collèges au conseil départemental du Pas-de-Calais, pour expliquer la baisse globale des dotations de la collectivité aux 125 collèges pour l'année 2017. Pour moitié d'entre eux, ces moyens sont en baisse (-8.137 euros en moyenne) quand l'autre moitié bénéficie de moyens supplémentaires (+5.667 euros en moyenne). Le département a calculé ces dotations en effectuant une moyenne des consommations sur les trois dernières années et en soustrayant des "excédents" versés en 2014 et en 2015.

Une nouvelle diminution des coûts de l'énergie prévue en 2017

De nombreux établissements ont en effet dépensé moins que prévu en 2014 et 2015 pour leur consommation d'énergie, ce qui leur a permis de dégager un résultat excédentaire qui a alimenté leur fonds de roulement. "Les établissements ayant gardé ces moyens dans leurs caisses, nous avons décidé de déduire des dotations 2017 les excédents de dotation reçus ces deux dernières années", justifie Blandine Drain. "Nous avons aussi choisi de rétablir une certaine équité en ramenant le niveau des fonds de roulement à deux mois pour les établissements qui ont une cuisine satellite [les repas de la demi-pension sont produits dans un autre collège] et à quatre mois pour les autres", précise-t-elle.
L'an prochain, le département s'attend à une nouvelle diminution des coûts de l'énergie, grâce au marché passé par le groupement d'achat constitué avec le Nord et la région Hauts-de-France. "Nous avons décidé de ne reprendre que les deux tiers des excédents de dotation, pour valoriser les démarches d'économies d'énergie", indique Blandine Drain. Le tiers restant sera affecté au budget du collège.

"C'est à nous d'arbitrer"

La baisse des dotations pour 2017 est d'ores et déjà contestée par le SNPDEN-Unsa. Selon le syndicat, une partie des excédents de dotation ont déjà été dépensés pour réaliser des travaux urgents de sécurisation ou d'entretien. Si bien que "de nombreux établissements risquent d'avoir d'énormes problèmes pour payer le chauffage, l'eau et l'électricité", prédit Philippe Lanciaux, le secrétaire départemental.
"Nous ne mettrons pas en péril le budget des établissements", répond Blandine Drain, qui indique n'avoir reçu qu'"une vingtaine de réclamations" pour le moment. De plus, "si l'hiver est rude, les collèges auront la possibilité de demander des dotations complémentaires : chaque fois que cela sera nécessaire, nous abonderons", ajoute-t-elle.
"Je crains que ces décisions n'enlèvent une forme d'indépendance de fonctionnement aux établissements", pointe également Philippe Lanciaux, regrettant le temps d'attente "trop long" lorsque des travaux sont nécessaires. "Si une chambre frigorifique tombe en panne, nous devons attendre qu'une subvention de 10.000 euros soit votée pour la réparer. Autre exemple prosaïque, j'ai signalé il y a six mois au département que la porte des toilettes des garçons était cassée dans mon collège ; or la réparation risque d'être effectuée seulement en fin d'année scolaire", illustre-t-il.
"Le SNPDEN doit entendre que la maintenance des collèges est la compétence du département, pas de l'établissement", rétorque Blandine Drain. "C'est à nous d'arbitrer. La semaine dernière, j'ai eu la liste des 12 millions d'euros de travaux préconisés dans les établissements. Je vais devoir faire des choix puisque j'ai un budget de 6,50 millions d'euros", ajoute-t-elle.

AEF

 

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