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Le plan "1 jeune, 1 solution" complété par "1 jeune, 1 mentor"

À l'occasion d'un déplacement à Stains, en Seine-Saint-Denis, ce lundi 1er mars, Emmanuel Macron a annoncé le lancement début avril de ce dispositif destiné à faire monter en puissance le mentorat entre un jeune dès le collège et un adulte. Favorisant l'égalité des chances, "1 jeune, 1 mentor" doit concerner 100.000 jeunes en 2021. 

Alors que la situation sociale est des plus tendues en Seine-Saint-Denis depuis notamment le décès le 26 février de l'adolescent Aymane à Bondy, le président de la République a maintenu sa visite à l'Industreet, le campus créé en 2020 par Total pour former gratuitement des jeunes avec ou sans qualification. Le soutien à la jeunesse, particulièrement éprouvée par le prolongement de la pandémie et des restrictions sanitaires, fait partie des axes prioritaires de l'exécutif avec le lancement à l'été 2020 du plan "1 jeune, 1 solution" doté de 7 milliards d'euros. Avec sa palette de solutions pour éviter de laisser sur le bas-côté des jeunes quelle que soit leur situation, le dispositif est depuis régulièrement complété. Ainsi, depuis novembre, une plateforme éponyme qui a reçu 1,3 million de visiteurs, selon Thibault Guilluy, haut-commissaire à l'emploi et l'engagement des entreprises, recense l'ensemble des mesures, tant en faveur des jeunes que des entreprises, et diffuse plus de 120.000 offres d'emploi, désormais complétées par des offres de stage. Tout l'enjeu consistant à favoriser le lien entre ces deux acteurs et créer des passerelles entre éducation et entreprenariat. 

30 millions d'euros en 2021 

Aussi, Emmanuel Macron a-t-il annoncé lors de sa visite à Stains son souhait de faire monter en puissance la formule du mentorat au travers d'une nouvelle mesure, "1 jeune, 1 mentor", disponible à partir de début avril. Considérée comme un levier efficace "pour lutter contre les inégalités" et optimiser la réussite des parcours tant éducatifs que professionnels, la formule doit permettre aux jeunes d'avoir davantage confiance en eux, de retrouver le goût d'apprendre et de bénéficier "d'une ouverture sur le territoire, sur d'autres, même éventuellement à l'international", fait valoir l'entourage du président, qui fixe un objectif ambitieux de 100.000 jeunes mentorés en 2021 et le double en 2022, contre 25.000 aujourd'hui. 
"Un changement d'échelle qui ne doit pas se faire au détriment de la qualité", poursuit-on à l'Élysée. Pour ce faire, une enveloppe de 30 millions d'euros en 2021 a été attribuée. Elle s'ajoutera aux financements actuels, éparpillés dans divers dispositifs, évalués entre 5 et 10 millions d'euros. Ces moyens supplémentaires permettront aux associations organisées autour du Collectif mentorat et labélisées par l'État de mettre en relation et d'accompagner les mentorés et les mentors.

En lien avec "Les entreprises s'engagent"

Cependant, des partenariats entre les services de l'État et les associations seront aussi nécessaires pour pouvoir "mobiliser tous les acteurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur, mais aussi les services de l'emploi pour la partie insertion professionnelle dont les missions locales de manière à toucher les jeunes et pouvoir les connecter au mentor".
Cette relation bénévole entre un adulte (actif, retraité, étudiant ou salarié) peut débuter du collège jusqu'à l'insertion professionnelle, que le jeune se trouve en milieu rural ou urbain, avec une priorité pour les résidents de quartier politique de la ville (QPV). D'un minimum de 6 mois, elle se prolonge en général sur une année scolaire, voire 18 mois, "mais cela peut être beaucoup plus long", ajoute l'Élysée. 
L'idée consiste toujours à agir sur les deux leviers : inciter les jeunes à travers la plateforme "1 jeune, 1 solution" à rentrer dans un dispositif de mentorat (nouvelle rubrique : "Je veux bénéficier d'un mentor") et mobiliser des entreprises, qui sollicitent leurs mentors et mettent en œuvre des moyens. "Un certain nombre d'entreprises, à l'instar d'Axa, Accenture, Total, BNP, sont déjà engagées et nous avons des discussions avec elles pour voir comment accompagner ce changement d'échelle", souligne Thibault Guilluy, sachant que "1 jeune, 1 mentor" s'inscrit également dans la démarche "Les entreprises s'engagent" qui concerne 7.000 entreprises, "dont près de 2.000 sont plus spécifiquement mobilisées sur le plan "1 jeune, 1 solution"", fait valoir l'Élysée.  

  • La plateforme "1 jeune, 1 solution" continue de s'étoffer
 
La plateforme "1 jeune, 1 solution" diffusera à partir de début mars des offres de stage et début avril, disposera d'un simulateur d'aide. "Nous nous rendons compte que parmi les inquiétudes des jeunes, il y a aussi cette question de l'accès aux aides disponibles", explique un conseiller d'Emmanuel Macron. "Ils ne les connaissent pas toujours, aussi il faut leur permettre d'obtenir l'aide et l'accompagnement dont ils ont besoin en fonction de leur situation". Ce simulateur d'aides qui sera enrichi progressivement doit permettre aux jeunes de s'orienter plus facilement dans la palette de mesures existantes.