L'Élysée veut généraliser le CNR éducation en lien avec les élus

Lors d'une session plénière consacrée au Conseil national de la refondation (CNR) jeudi 7 septembre, Emmanuel Macron a annoncé vouloir généraliser la méthode d'élaboration de projets innovants initiée dans le cadre du CNR éducation à l'ensemble des écoles. Il est également question d'y associer plus systématiquement les élus.

Un an après son lancement, le volet éducatif du Conseil national de la refondation (CNR) a abouti à l'élaboration de 8.499 projets, dont 3.046 ont d'ores et déjà été validés, selon un bilan diffusé le 7 septembre 2023, jour où le président de la République réunissait à l'Élysée la troisième session plénière du CNR et annonçait sa volonté de le généraliser à toutes les écoles et établissements d'ici la fin de son quinquennat.

Le CNR Éducation, également baptisé "Notre école, faisons-la ensemble", vise à élaborer "des projets pédagogiques innovants répondant aux besoins locaux et de nature à améliorer le niveau des élèves, leur bien-être et à lutter contre les inégalités". Il est doté d'un fonds de 500 millions d'euros sur cinq ans.

Dans le détail, le gouvernement précise que 19.042 établissements scolaires sont impliqués – sur près de 59.000 – à un titre ou à un autre dans la démarche.
Cela va :
- d'un engagement déjà entrepris (33%),
- à une réflexion sur un futur engagement (37%),
- en passant par un prochain engagement (30%).

Les critiques du Sénat

Au titre du nombre de dossiers déposés, trois académies se détachent : Lille, Aix-Marseille et Créteil. L'ensemble des projets déposés représentent plus de 210 millions d'euros, dont plus de 47 millions ont déjà été attribués aux écoles et établissements.

Au cœur de l'été, les projets du CNR éducation avaient fait l'objet de critiques dans un rapport sénatorial consacré à l'autonomie des établissements scolaires. Outre "certains projets pourtant validés [qui] n'ont au final pas vu le jour", les rapporteurs s'étaient dits "surpris par la nature de nombreux projets sélectionnés dont la dimension 'innovante' interroge". Une opinion que semblaient partager plusieurs des recteurs auditionnés. Par ailleurs, ces projets interpellaient encore les rapporteurs "en raison du partage de compétences entre l'État et les collectivités territoriales", tandis que de "nombreux projets" se révélaient être préexistants au fonds. "Un certain nombre de projets relève, dans les faits, plus d'une opportunité de financement", avait pointé la mission avant de conclure à "la nécessité d'un meilleur accompagnement".

Embarquer les élus

Le message a semble-t-il été entendu puisque l'Élysée souhaite "transformer aussi la hiérarchie de l'Éducation nationale pour faire en sorte que tout ce management intermédiaire, ces inspecteurs de l'Éducation nationale, ces inspecteurs pédagogiques régionaux, ces conseillers pédagogiques de circonscription, ces chefs d'établissement soient vraiment des accompagnateurs des gens qui font grandir et fertilisent ces projets". L'Élysée évoque encore un autre enjeu : "Embarquer, plus massivement et plus systématiquement, les élus, et en particulier les maires, pour l'école primaire, qui se sentent encore trop souvent, pas complètement au centre du jeu."

Plus généralement à propos des CNR territoriaux – outre l'éducation, le volet santé fait état de 250 projets labellisés et financés –, Emmanuel Macron souhaite aller vers une généralisation d'ici la fin du quinquennat, mais toujours sur la base du volontariat.

Le président de la République a enfin annoncé l'élargissement de la concertation sur les sept CNR thématiques (bien-vieillir, travail, logement, numérique, jeunesse, climat-biodiversité, petite enfance), auxquels vont s'ajouter trois thèmes : la santé mentale, le modèle productif ainsi que les mesures post-émeutes. Une prochaine session plénière du CNR se tiendra fin 2023 ou début 2024.