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Fonction publique - L'emploi des personnes handicapées dans la fonction publique poursuit sa lente progression

Le taux d'emploi des personnes handicapées dans la fonction publique en 2011 s'élève à 4,39%, contre 3,74% en 2005, vient d'annoncer le Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP).

L'emploi des personnes handicapées dans la fonction publique continue de progresser. D'après les déclarations déposées en 2012 par les employeurs publics auprès du Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP), 4,39% des agents publics avaient un handicap connu par leur employeur au 1er janvier 2011. Soit 196.540 personnes. En 2005, année qui a précédé l'entrée en vigueur de l'obligation d'emploi de 6% de personnes handicapées pour les employeurs publics, les travailleurs handicapés ne constituaient que 3,74% des agents publics.
Depuis, leur nombre n'a cessé de grandir, sauf en 2010, pour des raisons liées à un changement de méthode de décompte des agents concernés dans l'Education nationale. Par rapport au 1er janvier 2010, le taux d'emploi des personnes handicapées a crû de 0,17%. "Au total, en 2011, les employeurs des trois fonctions publiques ont recruté ou maintenu dans l'emploi 34.675 personnes, soit une hausse de 15% par rapport à 2010", précise le FIPHFP.

"Implication personnelle des élus"

Avec un taux d'emploi de 5,32%, la fonction publique territoriale (FPT) fait figure de bon élève. La fonction publique hospitalière arrive peu après, avec un taux de 5,10%, loin devant l'Etat (3,33%). Alors qu'en 2006, les trois fonctions publiques employaient quasiment la même proportion de personnes handicapées, la FPT a réalisé un effort plus significatif que les deux autres fonctions publiques, surtout en 2010 et 2011.
L'avance prise par les collectivités vient de "l'implication personnelle des grands élus dans la mise en œuvre des politiques de leurs collectivités en matière de handicap". Des actions, qui, de surcroît, "sont moins lourdes à mettre en place que dans un ministère par exemple", a expliqué Jean-Charles Watiez, directeur du FIPHFP, lors d'une conférence de presse, le 5 juillet.
La montée en puissance du FIPHFP au cours des dernières années est étroitement liée à ces bons résultats. Entre sa mise en place et fin 2012, l'établissement public géré par la Caisse des Dépôts a signé 356 conventions avec des employeurs publics, dont 260 avec la fonction publique territoriale (des collectivités et leurs établissements publics, ainsi que 78 centres de gestion). L'année dernière, les dépenses d'intervention de l'établissement ont progressé de 47% pour s'établir à 126,9 millions d'euros. Après avoir accusé un certain retard, la mise en place des aides destinées à améliorer l'accessibilité des locaux des agents connaît un vrai décollage. Depuis le 1er janvier 2010, 33,1 millions d'euros ont été versés au titre de cet objectif.

Faire plus pour l'accessibilité numérique

Le FIPHFP "a démontré sa capacité à répondre quantitativement aux besoins des employeurs publics", en a déduit Philippe Nicolle, directeur-adjoint de l'établissement. Tout en amplifiant encore son action, celui-ci va chercher à améliorer qualitativement son offre en direction des employeurs. "Nous avons le devoir d'innover dans la mise à disposition des prestations auprès des employeurs publics sur les handicaps psychiques et cognitifs", a précisé Philippe Nicolle. En ajoutant que ces deux types de handicap "mettent les employeurs publics dans des situations difficiles". La mise en place d'un comité scientifique chargé de conseiller le comité national du FIPHFP devrait permettre notamment d'avancer sur ce sujet.
L'autre défi du FIPHFP sera de parvenir à une évaluation des conventions signées avec les organismes "intermédiaires" qui concourent au succès des actions mises en place par le FIPHFP - comme les centres de gestion -, a indiqué, pour sa part, Jean-Charles Watiez. L'accessibilité numérique au profit des agents publics fera aussi partie des priorités du Fonds. Celui-ci va, par exemple, participer au financement d'un audit des sites internet du gouvernement, ceux-ci étant considérés comme des outils de travail des agents.