Les administrations européennes concentrent plus d'un tiers des cyberattaques
L'état de la menace publié mi-octobre 2025 par l'Enisa, l'agence européenne de cybersécurité, confirme que la France n'est pas une exception. Le secteur public s'impose désormais comme la principale cible des cybercriminels et des acteurs étatiques malveillants, concentrant à lui seul 38,2% de l'ensemble des incidents recensés dans l'Union européenne. Un pourcentage qui le place largement en tête devant tous les autres secteurs d'activité.
Cette prédominance s'explique d'abord par la multiplication des campagnes de déni de service distribué (DDoS) qui paralysent les services publics en ligne. Elles représentent 94,8% des attaques contre l'administration publique et surviennent essentiellement lors d'événements géopolitiques ou d'élections nationales. Au-delà de ces attaques massives mais à faible impact, les municipalités sont particulièrement vulnérables aux ransomwares, qui demeurent la menace la plus dommageable malgré une baisse de 11% par rapport à l'année précédente. Le secteur de la défense et des télécoms est enfin victime de cyberespionnage et l'agence note une multiplication des interférences étrangères visant à diffuser de fausses informations.
Enfin, l'Enisa souligne que 53,7% du total des incidents enregistrés concernent des "entités essentielles" au sens de la directive NIS2, dont les grandes collectivités font partie intégrante. Une raison de plus pour inciter les États retardataires, dont la France, à transposer la directive et à renforcer la résilience de leurs systèmes d'information.