Les attributions de logements sociaux de nouveau à la baisse en 2022

Selon les chiffres publiés le 23 janvier 2024 par l'Ancols, les attributions de logements sociaux en France, après un rattrapage post-Covid en 2021, sont reparties sur leur tendance à la baisse en 2022. Les ménages prioritaires au titre du Dalo pour entrer dans un logement de ce type sont, en revanche, en hausse.

Avant la crise sanitaire, le nombre d'attributions de logements sociaux affichait une baisse "graduelle et progressive", rappelle l'Agence nationale du contrôle du logement social (Ancols). Un phénomène qui avait connu un rebond en 2021 dû à un rattrapage post-Covid. Mais en 2022, selon les chiffres publiés le 23 janvier 2024 par l'institution, la tendance baissière a repris avec 420.000 attributions, soit - 4% par rapport à l'année précédente et - 7% par rapport à 2019. Ce recul touche davantage les ménages en mobilité interne (- 9%, contre - 4% en moyenne) que les locataires du privé (- 2%).

Du fait de l'augmentation en parallèle des demandes de 3%, le taux d'attribution est passé de 12,3% en 2021 à 11,4% en 2022. De plus, les délais d'attente avant qu'une demande n'aboutisse continuent de s'allonger pour atteindre 520 jours, soit 16 jours de plus sur un an. "Contrairement aux années précédentes, l’augmentation des délais n’est pas plus importante dans les zones tendues", relève l'étude. Plus le nombre de membres du foyer est grand, plus le temps d'attente est long, jusqu'à atteindre 871 jours pour les couples avec trois enfants ou plus à charge.

Hausse des attributions en zone tendue

D'autres tendances sont constatées par l'Ancols, dont un niveau élevé de ménages entrant en logements sociaux en zone Abis (la plus tendue : Paris, proche banlieue et seconde couronne de l’ouest parisien) à 31.000, un chiffre qui n'avait pas été atteint de 2018 à 2020. L'analyse par département permet d'établir deux ensembles distincts : "d’une part des territoires avec un volume de demandes élevé et des taux d’attribution inférieurs à 11%, comme l’Île-de-France, Lyon, et les arcs atlantique et méditerranéen ; et d’autre part, le reste du pays avec un volume de demandes plus faible et des taux d’attribution dépassant le plus souvent 15%", note l'institution. 

Autre donnée qui reste élevée en 2022 : les attributions au titre du droit au logement opposable (Dalo) qui atteignent 24.500 ménages, "un chiffre record", souligne l'Ancols. Ceci résulte de la hausse du nombre de demandeurs reconnus Dalo, alors que le taux d’attribution les concernant est en légère baisse (- 0,3 point), pour se situer à 26,3%. À l'inverse, les chômeurs sont nettement moins nombreux à intégrer le parc social (- 20%), leur volume reprenant sa baisse continue amorcée en 2016.

L'Ancols déplore par ailleurs que le nombre d’attributions pour lesquelles le revenu n’est pas renseigné a augmenté par rapport à l’année précédente (+ 6%) pour atteindre plus de 100.000 unités, soit 24% de l’ensemble des attributions, et alors que les bailleurs ont l'obligation de faire remonter cet élément. 

 

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