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Terrorisme - Les collectivités mises à contribution pour la réinsertion des jeunes tentés par le djihad

Un dispositif expérimental de réinsertion des jeunes tentés de faire le djihad en Syrie sera lancé en lien avec les collectivités concernées : c'est notamment ce que prévoit le "plan de lutte contre la radicalisation violente et les filières terroristes", présenté par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, en Conseil des ministres, mercredi 23 avril.
Ce dispositif fait partie des mesures préventives du plan, mesures qui visent à "contredire les prêcheurs de haine". Il s'ajoutera aux poursuites faites par l'autorité judiciaire. Par ailleurs, toujours dans ce cadre, un centre national d'écoute et d'orientation sera créé pour les familles. Ces dernières, lorsqu'elles constateront que leur enfant est en situation de rupture, disposeront d'un numéro vert et d'une plateforme de signalement sur internet. Ce volet préventif du plan "permettra de répondre aux inquiétudes des familles par une action de sensibilisation, de soutien et d'accompagnement, tout en améliorant les chances de succès de la réinsertion, par l'implication de la cellule familiale", précise la communication du ministre. Les fonctionnaires suivront une formation spécifique à cet effet, "une attention particulière sera portée au milieu carcéral".
La présentation de ce plan intervient quatre jours après la libération de quatre otages détenus en Syrie depuis juin 2013, Edouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torres, qui, à leur retour, ont déclaré que certains de leurs ravisseurs parlaient français.
D'après les chiffres communiqués par le ministre de l'Intérieur, mercredi, 740 personnes ont été détectées par les services de renseignement comme appartenant aux filières terroristes syriennes : près de 300 se trouvent en Syrie, 130 en transit et 130 sont de retour "après un ou plusieurs séjours". Le ministre indique que 25 personnes ont trouvé la mort en Syrie dans ce cadre.
"L'émergence d'une nouvelle génération de terroristes aguerris, susceptible de frapper le territoire français, appelle de l'Etat une réaction déterminée, ferme et efficace", souligne la communication. Le plan qui comprend une dizaine de mesures, prévoit en premier lieu de "contrarier les déplacements des terroristes vers ou depuis la Syrie". Les parents pourront ainsi s'opposer à la sortie du territoire de leurs enfants mineurs. Des dispositions seront prises pour étendre cette mesure aux majeurs. "Le Parlement sera saisi d'un projet organisant un régime d'opposition à la sortie du territoire des personnes majeures engagées dans des activités terroristes", précise la communication. Le plan prévoit aussi d'intensifier la lutte contre les filières par le renseignement et de renforcer la coopération internationale.
 

 

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