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Forêt publique - Les communes forestières défendent une meilleure valorisation du chêne

Par le biais d'un communiqué diffusé à ses 6.000 adhérents, la Fédération nationale des communes forestières (Fncofor) mobilise les collectivités en vue de soutenir collectivement, en aval de la filière, le bois d'oeuvre produit. L'enjeu : relocaliser la chaîne de valeur en France.

Dans l'esprit, la mesure figurait au rang des recommandations du rapport sénatorial d'information sur la filière bois dévoilé au printemps dernier (voir notre article du 9 avril 2015). Et plus concrètement encore dans celui, plus fraîchement remis au Premier ministre, le 8 septembre dernier, par le député des Vosges Christian Franqueville, sur la partie aval de la filière forêt-bois. Dans un communiqué transmis le 18 septembre à ses adhérents, la Fédération nationale des communes forestières (Fncofor) - qui est force de proposition et chapeaute ces détentrices de la ressource forestière (15 % de la forêt française) et garantes de sa valorisation que sont les collectivités - dit apporter tout son soutien à l'initiative prise en aval par les entreprises de sciage, afin qu'une part de la production de grumes de bois ne soient plus exportée sans être transformée une première fois dans l'Union européenne. Ne sont pas visées toutes les grumes mais celles de chêne, essence on ne peut plus emblématique de la forêt française métropolitaine (environ 20% de la production). 

Un phénomène récent

Mais quel est exactement le problème ? Aux multiples handicaps de la forêt française s'en ajoute depuis peu un nouveau, préoccupant : de faibles prix domestiques qui incitent plus d'un producteur à exporter son bois à des tarifs plus alléchants, au lieu de le livrer aux scieries françaises. La Fédération nationale du bois (FNB) a tiré la sonnette d'alarme en janvier dernier. Et alerté le ministre de l'Agriculture. Dans son rapport, le député Christian Franqueville estime qu'en quinze ans le volume de ces exportations de grume de chêne a été multiplié par six et que la part de la récolte partant à l'étranger "atteint sans doute plus de 15%". Il pointe des tensions vives, depuis deux ans surtout, en termes d'approvisionnement des scieries lorraines et de régions voisines, qui peinent à s'alimenter. Les récoltes partent en Belgique, plateforme de transit des grumes, en Allemagne, gros acheteur aussi, et en Chine, premier pays importateur de grumes françaises.

Perte de valeur ajoutée locale

L'enjeu se pose en termes d'emploi : les emplois liés à cette première transformation des grumes de feuillus, de chêne plus particulièrement, ainsi qu'une part de la valeur ajoutée et les produits fiscaux générés par cette activité, sont évidemment précieux. "Pour les ventes de chêne par les communes forestières, pas d'exportation avant valorisation sur les territoires", promeut ainsi la Fncofor. Le message est clair. Ou, du moins, il l'est plus qu'auparavant. "Nous ne pouvons pas continuer à nous lamenter de subir la délocalisation, alors qu'une simple mesure peut conforter les entreprises localement. Le soutien à cette initiative défendue par les exploitants forestiers de la Fédération nationale du bois (FNB) va dans le bon sens. Il faut que les grumes de chêne de qualité sciage soient transformées une première fois dans l'Union européenne avant toute exportation. Une association pour la valorisation européenne du chêne défend aussi l'idée d'un label des sciages transformés dans l'UE. Nous y avons adhéré car nous estimons que même si cela reste au stade volontaire pour l'instant, c'est en soi une avancée. D’autant que nos voisins et d'autres pays en Asie, en Europe ou au Québec ne s'en privent pas et le font déjà", éclaire-t-on à la Fncofor.
 

 

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