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Logement - Les crédits immobiliers ont reculé de 33% au premier semestre 2012

Dans sa dernière livraison, l'Observatoire crédit logement/CSA publie les chiffres de l'évolution des crédits immobiliers sur le premier semestre. En tendance, ces données ne font que confirmer le retournement de conjoncture qui s'est installé dans le secteur depuis le début de l'année (voir nos articles ci-contre du 31 mai et du 29 juin 2012). Mais ces chiffres surprennent par leur ampleur. Au cours du premier semestre, les crédits immobiliers distribués par les banques ont en effet reculé de 33,1% par rapport à la même période de 2011. Sur le seul mois de juin, les crédits accordés chutent ainsi - en rythme annuel - de 21,4%, alors qu'ils étaient en hausse de 24,7% en juin 2011. Juin marque pourtant un léger progrès par rapport aux mois précédents, puisque les crédits accordés sur l'ensemble de second trimestre décrochent de 39,2% par rapport au deuxième trimestre 2011. Pour mémoire, la production de crédits immobiliers en France avait reculé de 17,1% en 2008 et de 15,4% en 2009 - autrement dit au plus fort de la crise mondiale -, avant de repartir en très forte hausse (+41,3%) en 2010.

Extinction annoncée du PTZ+

L'observatoire avance plusieurs raisons pour expliquer un recul aussi brutal. La première réside dans la réduction des aides publiques, en particulier avec l'extinction annoncée du prêt à taux zéro (PTZ+) dans l'ancien au 31 décembre 2012 et l'absence d'annonce d'un dispositif de substitution. Une autre raison tient à l'exclusion des ménages les plus modestes de la primo-accession à la propriété. Face à une situation économique générale très dégradée, à la montée du chômage et au maintien - du moins pour l'instant - de prix de vente élevés, les banques se montrent de plus en plus sélectives et ont tendance à écarter les ménages à faibles revenus, y compris sur des profils qu'elles auraient acceptés il y a quelques années. Enfin, les banques elles-mêmes font valoir leurs difficultés de refinancement et les nouvelles contraintes prudentielles qui leur sont imposées par les normes Bâle III.
Cette chute de la production de crédits immobiliers apparaît d'autant plus frappante que les taux des crédits immobiliers sont en net recul, ce qui devrait les rendre plus attractifs. Le taux moyen est en effet de 3,59% en juin 2012 (3,61% dans le neuf et 3,57% dans l'ancien), contre encore 3,95% en février. Le taux moyen se rapproche ainsi de son plus bas historique depuis 1945, atteint en novembre 2010 avec 3,25%.
Même si une partie du recul peut s'expliquer par les anticipations de la fin de 2011 (perspective d'extinction de certains dispositifs, climat peu propice au premier semestre 2012 avec les incertitudes liées aux élections présidentielles et législatives...), l'évolution négative observée au premier semestre 2012 laisse craindre l'entrée dans une véritable crise. Elle se combine en effet avec un recul de la production de logements - permis de construire et mises en chantier (voir nos articles ci-contre du 30 mars et du 29 juin 2012) - et avec la convergence négative de la quasi-totalité des indicateurs, tous également passés au rouge (voir notre article ci-contre du 31 mai 2012).

 

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