Archives

Finances locales - Les finances des petites villes montrent les signes d'une légère embellie

Au prix d'efforts importants sur leurs dépenses, les petites villes ont réussi à garder la tête hors de l'eau, révèle une enquête. Signe qu'elles conservent des marges de manœuvre, une majorité d'entre elles compte augmenter leurs investissements en 2017.
 

La situation financière des petites villes (c'est-à-dire les communes dont la taille est comprise entre 2.500 et 25.000 habitants) demeure globalement tendue, mais sa dégradation semble marquer un pas. C'est ce qui ressort des réponses de 137 communes de cette strate à une enquête lancée en avril dernier par l'Association des petites villes de France (APVF). Signe encourageant, la proportion des communes dont les recettes réelles de fonctionnement baissent en 2017 (53,5%) est inférieure à celle de 2016 (67%) et la part des communes qui parviennent à stabiliser leurs recettes de fonctionnement (29,3%) est plus élevée que l'an passé (15%).
Dans le même temps, plus de 40% des petites villes ont baissé leurs dépenses de fonctionnement et 29% les ont rendues stables, ce qui leur a permis de desserrer un peu l'étau qui comprime leur budget. Cette bouffée d'oxygène résulte d'économies réalisées sur les services de la voirie (dans 34% des communes répondantes), de la culture (23%), de l'environnement (près de 17%), ou encore sur les bibliothèques-médiathèques (plus de 14%) et les centres de loisirs (près de 15%).

Un tiers des petites villes ont réduit leurs effectifs

Le plus souvent, ces économies ont été obtenues sans réduire les horaires d'ouverture des services concernés. Seules 11% des villes ont eu, en effet, recours à des fermetures partielles et 2% à des fermetures totales. Selon l'APVF, "les exemples les plus courants de fermetures restent les crèches ou les centres de loisirs pendant certaines vacances scolaires, la fermeture de l’accueil en mairie sur une ou plusieurs demi-journées, l’allongement des périodes de fermetures de certains services publics (piscines, équipements sportifs), etc."
Pour limiter la masse salariale et, donc, les dépenses, la plupart des petites villes ont agi sur les effectifs de leurs agents: près de 54% d'entre elles sont parvenues à les stabiliser et un peu plus d'un tiers les ont diminués. De tels choix sont à l'image des tendances observées pour l'ensemble de la fonction publique territoriale, dont les effectifs hors contrats aidés, ont diminué de 0,3% en 2015 (voir notre article du 22 mai 2017, Baisse de l'emploi public local : du jamais vu depuis plus de trente ans !).

Reprise de l'investissement

Pour retrouver des marges de manœuvre, les élus municipaux disposent aussi en théorie du levier fiscal. Mais 85% des petites villes ayant répondu à l'enquête ont renoncé à l'actionner cette année. C'était le cas de 78% des petites villes qui avaient participé à l'étude menée en 2016.
Comme le bloc communal en général, les villes de 2.500 à 25.000 habitants avaient réduit de manière importante leurs investissements entre 2014 et 2016. Une majorité d'entre elles ne comptent pas reproduire cette option en 2017, puisque 67% ont prévu d'augmenter leurs dépenses dans ce domaine, alors que 18% anticipent leur stabilisation. La troisième année du cycle électoral est traditionnellement favorable à l'investissement local, explique l'APVF. Qui pointe aussi le probable effet du fonds de soutien à l'investissement local (FSIL). L'association s'attend donc pour cette année à un "rebond" de l'investissement des petites villes.
Malgré ces signaux positifs, la situation financière de ces communes reste "fragile", relativise l'APVF. Qui réclame par conséquent au nouvel exécutif d'exonérer les communes de nouveaux efforts financiers.