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Innovation - Les régions réclament un "plan d'urgence" pour les PME

Les régions ont demandé, mardi à Toulouse, un "plan d'urgence" afin d'atténuer l'impact de la crise financière sur le développement des PME. L'Association des régions de France (ARF) devrait s'associer à l'Association des maires de France (AMF) et l'Assemblée des départements de France (ADF), afin d'élaborer "en urgence" ce plan qui se focalisera notamment sur les fonds propres, les garanties, la créativité et la formation, a indiqué Alain Rousset, le président de l'ARF et du conseil régional d'Aquitaine, lors d'un colloque sur "les régions et les pôles de compétitivité". Ces trois niveaux de collectivités représentent selon lui les deux tiers des investissements publics en France. Mais on connaît les relations difficiles entre les régions et le gouvernement qui a déjà annoncé un plan de soutien au financement des PME de 22 milliards afin de prévenir les risques d'assèchement du crédit provoqués par la crise. L'argent proviendra de la collecte des livrets de développement durable (LDD) et livret d'épargne populaire (LEP), ainsi que de la ligne de financement de la Caisse des Dépôts à Oséo, qui passera de 4 à 6 milliards d'euros. La banque des PME pourra augmenter de 50% sa capacité de prêts. En visite dans une PME des Yvelines, mardi, le Premier ministre François Fillon a d'ailleurs précisé que les financements de ce plan seront "disponibles dans deux semaines", avec une première tranche de 8 milliards - en provenance de la collecte du LDD - disponible dès jeudi.
Plus généralement, les régions ont plaidé pour une "suppression du zonage des aides à finalité régionale pendant les deux prochaines années" et pour une plus forte participation des PME dans les pôles de compétitivité.

 

"Machine exceptionnelle de développement"

"L'intégration des PME et leur croissance doit être la priorité absolue", avait souligné, la semaine dernière, Agnès Paillard, directrice général adjointe au conseil régional d'Aquitaine, lors du lancement officiel de la deuxième  phase des pôles à Bercy, reconnaissant au passage "l'assentiment de tous les acteurs locaux" autour de cette "machine exceptionnelle de développement". Mais les régions réclament aujourd'hui à l'Etat de pouvoir gérer elles-mêmes les aides des pôles de compétitivité. "Il est absurde de faire remonter tous les dossiers à Paris même les plus petits, a estimé Alain Rousset, à Toulouse. Il faut une complémentarité, l'Etat doit s'occuper de stratégie et donner aux régions l'instruction des aides inférieures à un million d'euros, c'est une question de bon sens, la région a la réactivité, la connaissance du terrain." Cette demande de simplification des procédures est un thème récurrent sachant que les délais pour le versement des aides sont de six à dix-huit mois, beaucoup trop longs, estiment les observateurs, pour permettre à une PME de maintenir son avantage compétitif. Selon le chef du gouvernement, l'expérimentation actuellement menée en Rhône-Alpes avec Oséo pour réduire ces délais "pourrait être généralisée en cas de succès". A noter que la deuxième  phase des pôles comporte quelques autres améliorations, comme la mise en place de contrats de performances pluriannuels entre l'Etat, la région et les pôles autour d'objectifs communs. La Caisse des Dépôts vient également de signer avec l'Etat une convention dans laquelle elle s'engage, à travers sa filiale CDC Entreprises, à financer 20% des PME de croissance des pôles mondiaux dans les cinq ans. Pour les régions, un autre domaine mérite à présent d'être développé : la formation, dont elles ont la compétence. Selon l'ARF, c'est la "condition d'une réactivité plus forte des pôles à un environnement économique très mouvant".

Michel Tendil

 

Un numéro vert et un "parrain" pour les PME

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a annoncé mercredi le lancement d'un numéro vert et la désignation de "parrains PME", des mesures destinées à accompagner les entreprises dans leurs besoins de financements immédiats.
La banque publique d'aide aux PME Oséo mettra en place une ligne téléphonique dès jeudi. "En composant le 0810 00 12 10, les PME pourront avoir toutes les informations sur les prêts ou les garanties supplémentaires qui sont à leur disposition", a expliqué Christine Lagarde. "J'ai aussi signé ce matin une circulaire avec toutes les Drire (directions régionales de l'industrie de la recherche et l'environnement), pour que dans chacune d'entre elles, les PME trouvent un 'parrain' ou une 'marraine' qui les aide à naviguer dans la réglementation, les dispositifs, les prêts et les garanties spécialement mobilisés pour les PME", a-t-elle ajouté.

Source AFP