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Désertification - Les représentants des stations-service bientôt reçus à l'Elysée

Environ 1.600 stations-service sur les 12.300 qui subsistent sur le territoire français sont menacées de fermeture d'ici à la fin de l'année, a alerté la Fédération nationale de l'artisanat automobile (Fnaa), mardi 28 mai, lors d'une conférence de presse. C'est le message qu'elle entend faire passer la semaine prochaine à l'Elysée où elle doit être reçue.
Il y a quelques semaines, le député UMP des Côtes-d'Armor Marc Le Fur avait déjà relayé ses craintes, demandant au ministre de l'Economie qu'un "contrat d'avenir" puisse être passé avec la profession, à l'instar des buralistes qui bénéficient d'une prime de service public (voir ci-contre notre article du 5 avril 2013). Une revendication rejetée alors par Pierre Moscovici.
Depuis 1975, 35.200 stations ont fermé dans l'Hexagone, consécutivement à la fin des prix régulés et à la concurrence accrue des grandes surfaces. Cette fois-ci c'est une norme qui pourrait être fatale à bon nombre d'entre elles : les stations-services vont en effet devoir s'équiper de cuves à double paroi d'ici au 1er janvier 2014 afin de réduire les fuites polluantes. Un investissement très coûteux. "Le maillage du territoire se désagrège, et si cette crise n'est pas nouvelle, la situation est sans précédent", a fait valoir le président de la Fnaa, Gérard Polo. Alors qu'un quart des Français vivent dans une commune dépourvue de station-service, 871 stations ont été identifiées par la Datar comme des stations "ultimes" dont la disparition plongerait automobilistes, entreprises et services dans une dangereuse situation de désertification", a insisté la fédération, sachant qu'en milieu rural neuf déplacements sur dix se font en voiture.
Environ 300.000 personnes n'ont déjà aucune station-service à moins de dix minutes et quelque 3,6 millions de plus seront dans cette situation si leur station la plus proche ferme, selon la Fnaa.
Dans son combat, la fédération a reçu le soutien de l'Association des maires ruraux de France (AMRF). "Nous ne sommes pas là pour défendre une corporation mais parce que, pour nous, les carburants, c'est quelque chose de vital qui n'a pas le statut de service public mais est un service au public", a souligné son président Vanik Berberian.
Pour pallier ces disparitions, de nombreuses communes ont décidé depuis trois ans de créer des régies de distribution de carburant, notamment dans le Loir-et-Cher, le Lot ou l'Aveyron. Mais la question ne se limite pas au monde rural, rappelle la fédération qui explique qu'en raison d'autres normes (imposant une distance minimale entre une pompe et un immeuble), Paris et la petite couronne ne compteraient plus que 39 stations en 2020, contre 122 actuellement.
 

 

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