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Tourisme - Malgré la crise, l'hôtellerie parisienne affiche des résultats en forte hausse

Si l'hôtellerie parisienne et francilienne a été touchée par la crise en 2008-2009, la situation est bien différente aujourd'hui, alors même que l'environnement économique s'est à nouveau dégradé. C'est ce que montre une étude du cabinet Price Waterhouse Coopers (PWC) sur le secteur hôtelier dans 19 métropoles européennes.
Cette étude montre ainsi que le RevPAR (le revenu par chambre, principal indicateur de la situation économique du secteur de l'hôtellerie dans la mesure où il combine le taux d'occupation et le coût des chambres ) a connu, en 2012, une progression de 9%. Ce chiffre classe Paris au cinquième rang des 19 villes étudiées, derrière Dublin (+13,9%), Prague (+10,7%), Saint-Pétersbourg (+9,7%) et Berlin (+9,6%). Dans les hôtels parisiens, le RevPAR s'est ainsi élevé à 184 euros, tandis que le taux d'occupation atteignait 79%, soit le chiffre le plus élevé des 19 villes étudiées.
Pour cette année, PWC anticipe une moindre croissance de l'activité hôtelière. Mais Olivier Vialle, associé chez PWC et expert du secteur de l'hôtellerie et des loisirs, estime que "dans ce contexte, Paris s'en sort plutôt bien et enregistrera une hausse du revenu par chambre disponible de 5% en 2013, plaçant la métropole au 3e rang de notre classement". D'autres villes européennes devraient au contraire voir leur RevPAR commencer à décliner comme Madrid (-5,8%) ou Londres (-7,9%), qui ne bénéficie plus de l'effet Jeux Olympiques.
PWC explique cette bonne tenue de Paris par différents facteurs, à commencer par le fait que Paris demeure la première destination touristique mondiale avec 15 millions de visiteurs en 2011. Autres facteurs favorables : une demande soutenue par un taux de change favorable de l'euro, le retour des touristes japonais après le tsunami de 2011 ou encore l'accroissement régulier du nombre de touristes chinois. Enfin, la réforme du système de classification des hôtels a incité nombre d'hôtels à se rénover, ce qui devrait jouer favorablement. PWC en conclut que "Paris reste une destination clé au niveau mondial, avec une dynamique très différente de la province. La difficulté sur Paris réside davantage dans la capacité à ouvrir un hôtel que dans sa profitabilité, car la ville enregistre le taux d'occupation le plus élevé en Europe".
Les hôteliers européens n'en sont pas moins confrontés à des changements structurels, comme la volatilité croissante de la clientèle ou les effets de la révolution numérique, qui donne davantage de poids au client. PWC estime donc que, "dans les prochaines années, la capacité de rétention des clients sera cruciale, et la mise en place de programmes de fidélisation pourrait faire la différence".