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Europe / Jeunesse - Mobilité et volontariat des jeunes : place au Corps européen de solidarité

Le Corps européen de solidarité a été lancé en France ce 17 décembre. Doté de 375,6 millions d'euros d'ici fin 2020 pour l'ensemble de l'UE, le programme prend la suite de plusieurs outils de financement de la mobilité des jeunes, dont le service volontaire européen.

Sa création avait été annoncée en septembre 2016 par Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, lors de son discours sur l'état de l'Union. Le Corps européen de solidarité a été officiellement lancé en France ce 17 décembre, par l'Agence du service civique qui porte ce programme.
"Le Corps européen de solidarité devrait élargir les possibilités offertes aux jeunes de participer à des activités de volontariat, d'effectuer des stages ou de trouver un emploi ainsi que de concevoir et d'élaborer, de leur propre initiative, des projets de solidarité dotés d'une nette valeur européenne", peut-on lire dans le règlement adopté le 2 octobre 2018 pour ce nouveau programme. Ce dernier prend notamment la suite des programmes "Erasmus +" et "Jeunesse en action" sur le financement d'actions de volontariat. Il aurait vocation à devenir un "guichet unique pour des activités de solidarité dans toute l'Union".

Cibler les jeunes qui "considèrent que la mobilité ne les concerne pas"

"Le Corps européen de solidarité doit concerner tous les jeunes, qu’ils soient décrocheurs, éloignés du système scolaire ou en recherche d’emploi", a insisté Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale, en ouverture de l'événement de lancement. Il a ainsi appelé l'Agence du service civique à accorder "une attention particulière" aux jeunes qui "considèrent que la mobilité ne les concerne pas".
Cet enjeu avait été soulevé le 26 novembre 2018, lors du conseil "Éducation, jeunesse, culture et sport" de l'UE. Au cours de ce dernier, ont notamment été adoptées une résolution sur la stratégie européenne 2019-2027 en faveur de la jeunesse (voir notre article du 10 septembre 2018) et une proposition (non-chiffrée) de règlement pour un programme Erasmus plus inclusif.

Un objectif de 100.000 jeunes Européens d'ici deux ans

D'ici décembre 2020, le Corps européen de solidarité (CES) est doté de 375,6 millions d'euros. L'objectif est de toucher pendant ces deux ans "au moins 100.000 jeunes", peut-on lire dans le dossier de presse de l'Agence du service civique.
Le programme finance trois types d'actions : des missions de volontariat - suite du service volontaire européen -, des stages et emplois à l'étranger ou dans le pays de résidence du participant - couverture des frais de voyage et d'installation - et des projets de solidarité menés par des groupes de jeunes dans leur territoire. Les thématiques pouvant faire l'objet de projets sont diverses : citoyenneté et participation démocratique, environnement, santé, éducation, culture, inclusion…

Les collectivités éligibles

Les jeunes de 18 à 30 ans souhaitant participer à un projet devront s'inscrire dans la base de données Pass (placement administration and support system). Comme les autres organismes éligibles à un financement, les collectivités territoriales sont invitées à "demander un label de qualité et adhérer à la charte du corps européen de solidarité", avant de déposer un dossier de candidature. Elles devront également passer par l'outil Pass pour sélectionner les participants aux activités proposées.
Suite à un premier appel à propositions en France, 73 projets seront dans un premier temps financés à hauteur de 2,5 millions d'euros, dont près de 2,4 millions sur le volet volontariat. Doté de 96 millions d'euros, un nouvel appel à propositions est annoncé pour 2019, avec plusieurs dates butoirs selon les actions.
Dans un avis adopté début décembre, le Comité européen des régions a mis l'accent sur la nécessité d'une meilleure prise en compte des collectivités locales et régionales, et de leurs besoins, "pour parvenir à un véritable engagement des jeunes en Europe".