Municipales 2026 : un maire sur deux a l’intention de traiter la prévention des risques climatiques dans son programme

Selon une nouvelle étude de la fondation Jean-Jaurès et de la Macif publiée ce 30 octobre, près des trois quarts des décideurs locaux considèrent le risque climatique comme le plus menaçant, alors que 73% des Français interrogés déclarent avoir subi au moins plusieurs fois les conséquences d’un aléa climatique, qu’il s’agisse de chaleurs extrêmes, de sécheresses ou de violentes tempêtes. Dans ce contexte, un maire sur deux affirme vouloir traiter la prévention des risques climatiques dans son programme pour les prochaines élections municipales de 2026.

Parmi les risques que redoutent le plus les Français, les risques économiques, à égalité avec les risques géopolitiques, devancent les risques climatiques, selon une nouvelle étude* de la fondation Jean-Jaurès et de la Macif publiée ce 30 octobre. Les deux premiers sont cités par 47% des personnes interrogées et les seconds par 42%. Mais près des trois quarts (74%) des décideurs locaux considèrent le risque climatique comme le plus menaçant, après les risques économiques (25%) ou sociaux (17%), enseigne l’étude. Les élus locaux sont unanimes pour parler de ces risques comme "incontournables" et leurs conséquences apparaissent comme une préoccupation majeure pour les responsables territoriaux.

Près des trois quarts des Français ont subi les conséquences d'un risque climatique

73% des Français déclarent avoir subi au moins plusieurs fois les conséquences d’un risque climatique, principalement les chaleurs extrêmes (60%), les sécheresses (44%) et les violentes tempêtes (34%). Les habitants du Sud-Est sont en moyenne plus touchés par les phénomènes climatiques, en raison de la multiplication des épisodes caniculaires : 79% habitent dans une commune ayant subi au moins un événement climatique extrême, contre 70% des habitants d’Île-de-France, 67% des habitants du Nord-Ouest et 72% des habitants du Nord-Est. Mais d’autres fractures régionales sont relevées : les habitants du Nord-Est (41%) et du Sud-Ouest (44%) sont particulièrement touchés par les violentes tempêtes ou les averses de grêle (contre 34% dans l’ensemble de la population). Ceux d’Île-de-France sont davantage confrontés aux inondations (22% contre 15% dans l’ensemble de la population).

Au-delà du lieu d’habitation, le critère social semble également avoir son importance, relèvent les auteurs de l’enquête : 82% des catégories socio-professionnelles moins favorisées déclarent avoir subi des conséquences négatives liées aux risques naturels, soit 11 points de plus que les plus favorisées.

Une perception des risques différente selon les catégories d'évènements climatiques

Les décideurs locaux sont aussi nombreux à se dire exposés à ces risques (82%). Mais tous les événements ne sont pas appréhendés de la même façon. Trois grandes catégories apparaissent ainsi : les évènements soudains et traumatisants (inondations, coulées de boue…), les épisodes récurrents (canicules, sécheresses, débordements de rivières…) et les phénomènes progressifs et structurels. "Si les catastrophes naturelles de forte intensité renforcent la perception des risques environnementaux, celles de moyenne intensité sont de nature à produire une forme d’habitude qui ne se traduit pas par une augmentation de la perception des risques", analyse le politologue, Antoine Bristelle, qui a contribué cette étude. Pour Émilie Agnoux, experte associée à la Fondation, il existe un "hiatus entre le temps des décideurs, en charge du temps long, qui s’envisage au-delà de la durée d’un mandat municipal, et celui des citoyens, qui se vit parfois au jour le jour, joue mécaniquement sur la perception du risque et son degré de priorisation".

Mémoire des catastrophes

Si 92% des décideurs locaux se disent largement bien informés face aux risques climatiques (dont 12% affirment être très bien informés), un écart notable persiste avec l’ensemble de la population (62% des Français se disent bien informés dont 7% très bien informés). Avoir été confronté à un risque renforce la vigilance et la connaissance des bons gestes, comme observé dans certaines communes. Le vécu et la mémoire des catastrophes constituent ainsi un fort levier de mobilisation, relèvent les auteurs de l’étude. Ainsi, 84% des élus concernés se disent plus vigilants, mieux informés et plus proches de leurs habitants depuis un événement climatique. Mais les capacités d’action restent inégales : les petites collectivités disposent de moyens limités, tandis que les plus grandes peuvent intégrer plus facilement la prévention dans leurs politiques locales.

Fortes attentes à l'approche des municipales

Les conséquences des risques climatiques sont déjà tangibles pour une large part de la population : 44% des personnes régulièrement exposées constatent une baisse de leur confort de vie, souvent liée à des pertes matérielles ou financières, tandis que 27% évoquent un impact négatif sur leur santé physique ou mentale. Ces situations ont conduit une partie des Français à modifier leurs comportements, même si les changements radicaux restent marginaux : 37% ont changé leurs habitudes de consommation, 21% ont réalisé des travaux dans leur logement et 19% mènent des démarches de prévention auprès de leurs proches. 

"Dans ce contexte, la gestion des risques climatiques s’impose comme un enjeu politique majeur à l’approche des prochaines élections municipales", estiment les auteurs de l’étude. Les personnes interrogées expriment de fortes attentes envers leurs communes, notamment en matière d’infrastructures, de prévention et d’information. Plus de la moitié des maires (52%) déclarent ainsi avoir l’intention de traiter la question climatique dans leur futur programme municipal. Ce taux monte à 57% dans le Sud-Est et à 60% dans les communes de 20.000 habitants et plus.

*Enquête "Les Français, les décideurs municipaux et les risques climatiques" menée par Ipsos BVA pour la Macif et la fondation Jean-Jaurès. La partie quantitative a été réalisée en ligne auprès de 1.005 Français âgés de 18 ans et plus du 1er au 4 septembre 2025 et par téléphone auprès de 300 décideurs municipaux du 1er au 18 septembre 2025. La partie qualitative est constituée de dix entretiens menés en ligne du 15 au 26 septembre 2025 auprès de dix décideurs municipaux.

 

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