A Orléans, Vélo+ a déjà séduit 10.000 utilisateurs... sans publicité

Vélo+, Vélib', Vélo'v... le vélo en libre-service à le vent en poupe. Habituellement ce service est lié à un contrat publicitaire, pourtant, il y a un an, la communauté d'agglomération d'Orléans a choisi de lancer un appel d'offres pour créer un service vélo sans publicité.

Les contrats passés par les publicitaires avec les villes pour mettre en place des vélos en libre-service manquent de transparence. Les prix peuvent être multipliés par vingt d'une commune à l'autre. Pour y voir clair, la communauté d'agglomération d'Orléans Val de Loire (273.000 habitants) a choisi de ne pas mélanger vélos et publicité. Muriel Cheradame, adjointe chargée des transports et des déplacements à Orléans, vice-présidente de l'AgglO en charge des déplacements, s'en explique : "Nous voulions avoir une lisibilité par rapport aux coûts réels de ce marché qui complète notre politique en matière de déplacements. Trois sociétés ont répondu mais les publicitaires se sont abstenus. Finalement c'est Effia, une filiale de la SNCF, qui l'a emporté."

 

Un contrat clair avec un coût annuel de 835.000 euros

En juin 2007, la société Effia a installé à Orléans et dans deux communes limitrophes vingt-huit stations et 300 vélos. La communauté d'agglomération s'est engagée sur dix ans à hauteur de 835.000 euros HT par an. Le calcul de la communauté est simple : si les vélos sont utilisés en moyenne six fois par jour, chaque déplacement coûte à l'AgglO un euro, ce qui est inférieur au coût d'un déplacement en transport en commun. Par ailleurs, l'agglomération a passé un marché de mobilier urbain qui lui rapporte 535.000 euros de recettes publicitaires par an.
Après un peu plus d'un an de fonctionnement, Muriel Cheradame constate une montée en puissance du dispositif. Le nombre d'utilisations de chaque vélo est moins important que prévu, trois au lieu de six, mais Vélo+ se développe. Quatre nouvelles stations seront installées d'ici la fin de l'année et le nombre de vélos porté à 344. D'ores et déjà, Effia compte 10.000 utilisateurs qui effectuent 500 déplacements quotidiens et réalise 300.000 euros de recettes par an.

 

Le vélo, un complément à d'autres modes de transport

Comme dans toutes les villes qui ont opté pour le vélo en libre-service, on constate à Orléans une augmentation du nombre de cyclistes qui va au-delà de l'offre publique. Muriel Cheradame s'en félicite : "Le paysage a complètement changé en un an, les usagers utilisent beaucoup plus le vélo et l'on a vu se développer une utilisation "loisirs" que l'on n'attendait pas. Il faut voir comment cela va évoluer dans le temps. Il n'est pas exclu, par exemple, que les Orléanais préfèrent Vélo+ à leur vélo personnel." Il est vrai que le vélo en libre-service à Orléans a de nombreux atouts : il est léger (19 kg), la roue est entraînée par un cardan, il n'y a donc plus de chaîne et son design est agréable. De plus, il est entretenu par le prestataire ce qui peut éviter bien des soucis.
En définitive les promoteurs de Vélo+ ont gagné leur pari, faisant du vélo un complément à d'autres modes de transport. Dans le coeur de l'agglomération, en zone dense, les usagers peuvent se déplacer à pied, en vélo, en transport en commun ou en voiture et ils savent ce que cela coûte.

 

Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis
 

Communauté d'agglomération Orléans Val de Loire

Nombre d'habitants :

274000

Nombre de communes :

22
5 Place du 6 juin 1944
45000 Orléans
contact@agglo-orleans.fr

Patrick Leroi

Chargé d'opérations vélos

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