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Politique de la ville - Premières pistes pour le plan Banlieues après le bilan des consultations

Fadela Amara, secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville, a bouclé cinq mois de consultations préparatoires au plan Banlieues, qu'elle présentera avec Nicolas Sarkozy à Vaulx-en-Velin (Rhône) le 22 janvier, consciente qu'elle ne devra pas décevoir une "attente énorme". Le "plan Marshall" promis par Nicolas Sarkozy lors de sa campagne, rebaptisé "Tolérance zéro contre la glandouille" par Fadela Amara, ne sera pas un "énième plan", a-t-elle réaffirmé, le 17 décembre.
La secrétaire d'Etat a dévoilé le fruit des deux consultations engagées en août et octobre, auprès des jeunes via un blog et dans plus de 90 départements où les préfets ont organisé à sa demande des "rencontres territoriales".
Les jeunes se plaignent d'un désoeuvrement marqué, les adultes d'un fort sentiment d'isolement. Le cadre de vie, le manque d'activités, d'équipements et de transports arrivent en tête des préoccupations des jeunes exprimées dans les milliers de commentaires postés sur le blog "Pour ma ville" hébergé sur la plateforme Skyblog depuis août. Les jeunes ont "un vrai mal-vivre, un sentiment d'exclusion (...), ils ne se projettent pas dans l'avenir", a souligné Fadela Amara expliquant : "Je veux les ramener dans le chemin de la République."
Transports et désenclavement sont aussi au coeur des doléances émises localement par les habitants (33.500 personnes ont participé aux 300 rencontres territoriales) qui "ont le sentiment de vivre dans un ghetto", remettent en cause l'efficacité du "service public de l'emploi", réclament des logements et de la mixité, et déplorent le "manque de lisibilité" des dispositifs.
Le plan "Respect égalité des chances", a déclaré Fadela Amara, "restructurera la politique de la ville", et "les jeunes y seront prioritaires". Il s'articulera autour de trois grands thèmes - emploi, désenclavement, éducation/parentalité - pré-définis avant le lancement des consultations. En choisissant pour l'annoncer Vaulx-en Velin, cette banlieue lyonnaise "symbolique", "populaire", théâtre d'émeutes en octobre 1990 après la mort d'un jeune à moto à un barrage de police, Fadela Amara a fait valoir que "c'est une boucle qui se referme".  C'est en effet quelques semaines après ces émeutes qu'avait été créé le premier ministère de la Ville, onze ans après d'autres violences à Vaulx et les "rodéos" des Minguettes voisines en 1981.
Après dix-neuf ministres de la Ville en 17 ans, "la pression et l'attente sont énormes", reconnaît la secrétaire d'Etat, affirmant qu'elle est "la garantie" que "les moyens seront mis pour la rénovation sociale des banlieues". "Il y a des choses qu'on va pérenniser, d'autres qu'on ne va pas garder", a-t-elle dit, affirmant qu'elle tiendrait compte du sévère bilan de la politique de la ville dressé par la Cour des comptes, des travaux du préfet Lacroix chargé d'une mission sur la réforme des politiques publiques, et des consultations "dont il ne fallait pas faire l'économie".
Du côté des acquis : les associations devraient voir leur avenir financier "sécurisé" par des conventions pluriannuelles d'octroi de subventions, a annoncé Fadela Amara.  Les multiples "zonages" des politiques de la ville seront revus en 2009, car ils "ne sont pas efficaces" et pas adaptés à la décentralisation.
Pour mettre fin à ce que la secrétaire d'Etat à la ville appelle le "ghetto mental" des habitants, des mesures contre la fracture numérique sont dans les cartons. Fadela Amara promet "la présence partout d'internet".

 

AFP

 

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