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Social - Protection des enfants contre les sectes : bilan positif selon la Miviludes

Dans son rapport pour 2007, remis le 2 avril au Premier ministre, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) établit le bilan de la mise en oeuvre des 50 propositions du rapport de la commission d'enquête parlementaire intitulée "L'enfance volée : les mineurs victimes de sectes" rendu en décembre 2006. Ce bilan détaillé de la Miviludes est positif : "Après un an, force est de constater que de très nombreuses mesures ont d'ores et déjà été mises en oeuvre", en particulier grâce à de nombreux amendements adoptés dans le cadre de l'examen de la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l'enfance.
Le rapport sur "l'enfance volée" incitait les conseils généraux à mettre en place des formations au fait sectaire en direction des personnels de leurs services sociaux en charge des procédures d'agrément des assistants familiaux ou des adoptants. Sur ce point, la Miviludes rappelle que la convention qu'elle a signée en juin 2004 avec le Centre national de la fonction publique territoriale prévoit des formations pour les agents territoriaux. "Elles sont mises en oeuvre dans ce cadre", constate la Miviludes, qui indique par ailleurs que "cette préoccupation sera confortée par la publication d'un guide à l'intention des agents territoriaux".
Parmi les quelques mesures du rapport sur "l'enfance volée" n'ayant pas encore été mises en oeuvre, une invite les inspections générales de l'Education nationale, des Affaires sociales et de l'administration à réaliser une étude ayant pour objet de "recenser les enfants qui ne sont pas inscrits à l'état civil" et de "faire des propositions pour renforcer plus généralement les obligations de déclaration de naissance des enfants".
Dans son rapport, la Miviludes s'intéresse au phénomène des "faux souvenirs induits" en plein développement dans la sphère des psychothérapies. La technique consiste pour un thérapeute à amener le patient à se rappeler les abus - souvent à caractère sexuel - subis dans la petite enfance, qui constituent le "syndrome du faux souvenir induit", dévastateur pour le patient lui-même et pour sa famille. Dès lors que le faux souvenir induit "concerne des abus sexuels", il "est une arme particulièrement efficace de déstabilisation et de mise en sujétion de l'individu", constate la Miviludes. "Les agents publics des services administratifs, de police et de l'ordre judiciaire doivent bénéficier d'actions de sensibilisation aux risques induits par des pratiques déviantes et manipulatrices pour garantir une juste application du droit et un accompagnement des victimes dans l'exercice de leurs missions", suggère-t-elle.
Parmi ses projets pour 2008, la Miviludes évoque une campagne de sensibilisation auprès des collectivités locales afin que leurs sites internet fassent mieux référence au risque sectaire. Elle appelle aussi à une sensibilisation des conseils régionaux et généraux à la question des dérives sectaires, particulièrement dans le domaine de la formation.

 

T.B. / Projets publics

 

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