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Identité des territoires - Provence-Alpes-Côte d'Azur ne veut plus s'appeler Paca

Interrogé le 25 février dernier sur la proposition de refonte des régions avancée par la commission Balladur, Brice Hortefeux avait affirmé sur l'antenne d'I-Télé qu'"il y avait trois régions identifiées par les Français : Bretagne, Alsace et Auvergne", contrairement à Paca dont "personne ne sait ce que c'est" ou Midi-Pyrénées dont "bien malin qui arrive à donner la totalité des départements". La remarque avait piqué au vif Michel Vauzelle, qui avait aussitôt jugé cette affirmation "injurieuse pour nos habitants et indigne de la part d'un ministre de la République" et affirmé que ce dernier "ne connaît visiblement pas un territoire qui a une identité régionale forte, qui est connu et aimé de tous et dans le monde entier". Trois mois après, le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur opère un virage à 180 degrés et annonce qu'il va lancer, avant le 1er juin, une consultation auprès de la population pour trouver un autre nom à la région. Vigoureusement défendu en février, l'acronyme Paca est accablé de tous les maux en mai. Dans des propos tenus au quotidien "La Provence" - un titre effectivement plus simple -, Michel Vauzelle explique ainsi que "ce nom est imprononçable ! Les gens ont besoin d'une région avec un nom correct. En France, certains nous appellent les 'pacaïens'... Trop, c'est trop. Il faut trouver un nom simple, populaire, qui réponde aux attentes de la population et aux exigences de cette région qui a une grande histoire et une vraie communauté de destin". Conclusion sans appel : le nom "qui nous a été donné par Michel Debré en 1960 n'est pas beau".
Si Provence-Alpes-Côte d'Azur est effectivement la seule région française à être - en raison d'un nom compliqué - ainsi affublée d'un acronyme peu signifiant, le chemin qui mène à un éventuel changement de dénomination est long et semé d'embûches. L'obstacle juridique n'est pas l'un des moindre : le changement de nom d'une commune ou d'un département suppose un décret, mais celui d'une région passe nécessairement par une loi. La dernière tentative en date - la Septimanie voulue en 2004 par Georges Frêche pour remplacer le Languedoc-Roussillon - s'est soldée par un coûteux fiasco bien avant d'atteindre cette ultime étape. Plus discrète, la tentative de la région Centre de rechercher un nouveau nom n'a pas davantage débouché. L'initiative de Michel Vauzelle suscite cependant des réactions plutôt ouvertes chez les présidents de conseils généraux et les principaux leaders politiques concernés, même si les stratégies locales ne manquent pas de se faire jour. Christian Estrosi, député-maire de Nice, propose ainsi un "Nice Méditerranée-Alpes", qui a peu de chances d'être adopté. En attendant de connaître les modalités de cette éventuelle consultation, les forums sur le sujet fleurissent déjà sur le web et fourmillent de propositions : Terres de Provence, Grand Sud, Provalzur, Le Sud, Occitanie, ou tout simplement Provence... Sans oublier bien sûr les petits malins, avec Vieuxland ou... Plus Belle la Vie !

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

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