Qui sont les développeurs économiques ?
Pour mieux connaître le profil de ces quelque 8.000 à 10.000 développeurs économiques qui existent sur le territoire français et pouvoir davantage structurer cette communauté, le Cner a mené une étude, avec l'aide de Randstad, dont les premières lignes ont été présentées durant le Forum DEV&CO21 qui s'est tenu du 23 au 25 novembre 2021. Principaux constats : le profil est plutôt féminin, jeune, avec une expérience antérieure dans un autre domaine d'activité, notamment en entreprise. Des développeurs qui travaillent principalement sur l'aide au développement et à l'implantation des entreprises dans les secteurs industriel et tertiaire.
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Des clichés battus en brèche et des présupposés confirmés. A travers une étude dont les premières lignes ont été dévoilées durant le Forum DEV&CO21 qui s'est tenu du 23 au 25 novembre 2021, le Cner, la fédération des agences d'attractivité, de développement et d'innovation, a tenté de brosser le portrait des développeurs économiques qui existent sur le territoire français et leurs principales missions. "Nous connaissons bien les 2.000 salariés qui travaillent dans les 100 agences d'attractivité ou de développement mais on estime qu'il y a entre 8.000 et 10.000 professionnels et nous avons souhaité mieux les connaître car aucune étude n'existe sur le sujet, dans l'objectif de structurer la communauté", a précisé Antoine Angeard, directeur du Cner, lors d'une conférence du forum le 25 novembre. Une enquête du Cner a ainsi été menée auprès des professionnels de l'attractivité et du développement économique tandis que le groupe de services de ressources humaines Randstad a identifié les offres d'emploi existantes dans ce domaine, les recruteurs émetteurs de ces offres et les types de formations et compétences recherchées.
Un profil à rebours des clichés
"Il existait beaucoup de clichés : un développeur économique était forcément un homme, plutôt âgé, n’exerçant pas un 'vrai' métier, explique à Localtis Clémence Binet, responsable des études au Cner, or le profil est à rebours de ce cliché, plus féminin et plus jeune qu'on ne le pensait. A l'inverse, nous avons eu des confirmations sur nos présupposés, à savoir que c'était souvent des personnes qui ont déjà travaillé dans un autre domaine et qui n'ont pas toujours fait d'études spécifiquement dans le développement économique".
Le profil type d'un développeur économique est en effet une femme, âgée de 42 ans, diplômée d'un bac + 5 en économie et gestion, ayant travaillé pendant sept ans dans un autre domaine, notamment en entreprise, avant de rejoindre le développement économique. Ses missions principales : l'aide au développement des entreprises (68%), l'aide à l'implantation (59%), au développement des partenariats (59%), la promotion des territoires (58%) ou encore l’élaboration, la conduite et l'évaluation de stratégies et de projets territoriaux (54%). Et la plupart des développeurs économiques mettent en œuvre ces missions dans les domaines de l'industrie (63%) et du tertiaire (60%) et dans une moindre mesure dans l'artisanat et le commerce (44%), l'innovation (41%) et l'aménagement du territoire (40%), précise aussi l’enquête du Cner.
Homogénéiser pour assurer une montée en compétences
"C'est un métier qui est vraiment à la rencontre du public et du privé, des entreprises du territoire et des collectivités", souligne Clémence Binet. Parmi les employeurs de ces profils : une forte représentation des collectivités (53,5%) et des agences de développement économique ou d'attractivité (35%).
Le travail de Randstad fait quant à lui ressortir une profusion d'appellations métiers, dont les principales concernent le développement économique (chargé de développement économique, chef de projet en développement économique, manager de commerce centre villes/bourgs, chargé de mission en développement économique…), mais qu'il s'agirait d'homogénéiser pour avoir une vision claire du métier et assurer une montée en compétences. "Les appellations ne font pas tout, explique Clémence Binet, d'une collectivité à une agence de développement économique, les développeurs n'ont pas forcément les mêmes missions mais il y a un socle de compétences et de connaissances identiques. Nous souhaitons rassembler tous ces professionnels."
