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Habitat - Relance du logement : les annonces de Valls rassurent avant tout les professionnels

Les mesures annoncées par le Premier ministre pour relancer le logement vont globalement dans le bon sens pour les professionnels du bâtiment. Les associations et plusieurs élus tels que Martine Aubry ont en revanche exprimé leurs inquiétudes, notamment sur la restriction de l'encadrement des loyers, provoquant sur le sujet un revirement de Manuel Valls.

Les annonces faites par le Premier ministre le 29 août pour la relance du logement (voir notre article du même jour) semblent avoir donné espoir aux professionnels du bâtiment et de l'immobilier, qui ont dans l'ensemble exprimé leur satisfaction. La Fédération française du bâtiment (FFB) a ainsi salué dans un communiqué du 29 août les mesures relatives à la relance de l'offre locative, à la simplification normative et réglementaire ainsi que les dispositions fiscales visant à libérer le foncier. "Enfin et surtout, la FFB se réjouit d'avoir été entendue sur le sujet central de la primo-accession", conclut la Fédération qui considère que l'ensemble des mesures annoncées constitue, "sous réserve de précisions techniques", un "plan de relance général de la construction".

Soutenir les maires bâtisseurs pour aller plus loin

Le président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) a lui estimé auprès de l'agence AEF que, en dépit d'un faible nombre de "mesures concernant l'ancien et la réhabilitation de logements", ce plan est susceptible de "redonner confiance pour la relance de la construction". Se réjouissant des mesures fiscales annoncées, le Syndicat national des professionnels de l'aménagement et du lotissement (Snal) a pour sa part considéré que, pour aller plus loin, "la mise en place d'aides aux maires bâtisseurs pour encourager le lancement de nouveaux projets" était "indispensable".
Quant à l'Union nationale du syndicat français des architectes (UNSFA), elle a accueilli favorablement plusieurs mesures, telles que la délivrance des permis par les préfets en lieu et place des maires défaillants en ce qui concerne les logements sociaux, ainsi que la volonté du gouvernement de prendre aussi en compte le développement des territoires ruraux, "trop souvent oubliés". Sur l'ajustement des normes, l'UNSFA reste vigilante, souhaitant que "cette volonté de 'construire plus' ne se fasse pas au détriment de la qualité du cadre de vie". 

La défiscalisation, "plus chère" que la construction de logements sociaux

De leur côté, les associations ont exprimé leurs inquiétudes quant à l'efficacité des mesures à résoudre les problématiques de logement des plus modestes. L'association Droit au logement a ainsi considéré que "ce plan injuste est voué à l'échec" et "manque sa cible, car pour relancer la construction, il faudrait produire massivement des HLM". Tout en saluant la "volonté de fermeté du gouvernement dans l'application de la loi SRU renforcée par la loi Duflot et dans la pénalisation des communes qui ne l'appliquent pas dès le 1er janvier 2015", la Confédération nationale du logement (CNL) a jugé que les politiques de défiscalisation étaient une erreur : "Elles coûtent quatre fois plus cher aux contribuables que la construction de logements sociaux." 

Encadrement des loyers : vers un élargissement de l'expérimentation au-delà de Paris ? 

Au centre des inquiétudes d'associations telles que Fondation Abbé Pierre, la limitation de l'encadrement des loyers à Paris d'ici 2017, "à titre expérimental", a également suscité des réactions dans la classe politique. A commencer par celle de Cécile Duflot qui a dénoncé le 29 août la remise en cause d'un dispositif "voté par l'unanimité de la majorité" ; "le Premier ministre tout seul annonce son abandon, c'est inouï !"
"Paris n'est pas la seule ville de France à avoir besoin d'une régulation de ses loyers", ont considéré Martine Aubry, maire socialiste de Lille, et Audrey Linkenheld, sa conseillère municipale déléguée au logement, dans un communiqué du 30 août. A la suite de la réaction de l'ancienne ministre du Logement, les deux élues ont demandé que Lille, "troisième ville la plus chère de France", ainsi que "d'autres villes volontaires bénéficient de l'encadrement des loyers prévus par la loi Alur dans le respect de l'engagement 22 de François Hollande".
Répondant dès le lendemain favorablement à cette interpellation, le Premier ministre a déclaré dans Le Journal du dimanche : "Si en plus de Paris, d'autres villes comme Lille sont volontaires pour expérimenter l'encadrement des loyers, qu'elles le fassent." La communauté d'agglomération grenobloise a d'ores et déjà manifesté son intérêt, par la voix de son président socialiste, Christophe Ferrari, qui a déclaré ce 1er septembre vouloir saisir le Premier ministre pour expérimenter le dispositif.  

 

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