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Rencontres nationales du transport public : dernière ligne droite pour la réforme du stationnement

Moins de trois mois avant l’entrée en vigueur de la réforme du stationnement, le Groupement des autorités responsables de transport (Gart) a fait un point le 11 octobre, lors des Rencontres nationales du transport public qui se déroulent jusqu’au 12 octobre à Marseille, sur la réforme de la décentralisation du stationnement payant sur voirie. Elle concerne 800 villes et induit des bouleversements dans les collectivités qui doivent, entre autres, s’apprêter à mieux communiquer sur cet enjeu sensible.

Quatre ans après la publication de la loi Maptam dont elle est issue, la réforme du stationnement payant sur voirie s’apprête à entrer en vigueur le 1er janvier 2018. "En le dépénalisant et en décentralisant son contrôle, cette réforme va optimiser l’offre de stationnement, satisfaire le plus grand nombre, fluidifier la circulation et améliorer la qualité de l’air en ville", a vanté Guy Le Bras, directeur général du Groupement des autorités responsables de transport (Gart), lors d’une conférence organisée ce 11 octobre dans le cadre des Rencontres nationales du transport public. Près de 800 collectivités sont concernées. "Une majorité de communes ont délibéré sur les tarifs et le montant du forfait de post-stationnement (FPS). Celles qui ne seront pas prêtes au 1er janvier pourront transformer en attendant leur stationnement payant en zone bleue, où il sera gratuit mais limité dans le temps", a-t-il ajouté.
"C’est bon signe en tout cas, le rythme des délibérations municipales s’accélère, on sent que les collectivités sont mobilisées. Pour l’instant, le montant moyen de ce forfait choisi par les communes et qui remplace l’ancien PV varie entre 15 et 35 euros, sans corrélation entre la taille de la commune et le montant fixé", observe Jean-Jacques Bernard, vice-président en charge des transports et des déplacements de Rennes Métropole.

Place à la pédagogie

Techniquement, les choses se mettent progressivement en place. "Mais on part de loin car au départ les élus étaient perdus face à cette réforme nécessitant une forte transversalité", commente Guy Le Bras. Il a fallu - et il faut toujours - déployer des trésors de pédagogie pour informer et rassurer les collectivités. Mais aussi de nouveaux services. Depuis plusieurs mois, l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai) propose ainsi aux collectivités qui le souhaitent de notifier pour leur compte ces nouveaux forfaits de post-stationnement et de signer avec elles une convention. Un espace est désormais réservé aux collectivités sur le site de l’Agence.
Des villes comme Montpellier (Hérault) voient dans cette réforme l’occasion d’engager une modernisation en profondeur de leurs équipements (plus de 750 horodateurs remplacés). D’autres comme Chambéry en ont profité pour redéfinir leurs zonages. Comme l’illustre Josiane Beaud, première ajointe au maire de cette ville de Savoie, "la dépénalisation du stationnement payant va permettre de mieux lutter contre le phénomène des voitures ventouses et d’améliorer la rotation des véhicules sur les places de stationnement par une meilleure adaptation des tarifs à la quantité de places disponibles".
Mais prudence, prévient Jean-Jacques Bernard, "cette réforme n’apporte pas de recette miracle et rien ne se fera si on délaisse le volet du contrôle". A Paris, ces contrôles devraient considérablement se renforcer. Le contrôle d’environ 145.000 places de stationnement y a été réparti à deux opérateurs en trois lots géographiques, dans le cadre d’un marché public de six ans. Chez Transdev, l’opérateur qui contrôlera, via une filiale, le stationnement dans les 8e, 9e, 10e, 17e, 18e et 19e arrondissements, Richard Dujardin, directeur général France du transporteur, confirme que l’effet de dissuasion sera bien plus accentué qu’il ne l’est aujourd’hui, avec en moyenne plus d’un contrôle par jour et par place".
Dernier point sensible, à bien traiter, la communication sur le nouveau dispositif. "Il faut marteler sans relâche qu’il n’impacte pas la logique de dynamisation des centres-ville, bien au contraire", suggère Frédéric Baverez, directeur exécutif France de Keolis et PDG d’Effia. Dernier conseil glissé à l'oreille des élus locaux : ne pas négliger les commerçants et leur démontrer qu’une meilleure rotation de stationnement libère des places et se présente comme une bonne chose pour eux.