REP textiles : les associations de collectivités veillent au grain pour sortir de la crise

Depuis l’annonce, le 18 juillet, par Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, du déblocage d’une aide exceptionnelle de 106 millions d’euros pour 2025 et 2026 à destination des acteurs de la collecte pour répondre à la crise sans précédent que traverse la filière REP textiles, linge de maison, chaussures (TLC), les réactions se succèdent du côté des associations de collectivités. Après le réseau Amorce invitant les collectivités à soumettre les factures de cette crise à Re-fashion, l’éco-organisme qui collecte les contributions pour les reverser aux opérateurs de tri, (lire notre article du 22 juillet), Intercommunalités de France, l’AMF, le Cercle national du recyclage, France urbaine et Régions de France ont à leur tour exprimé leur grogne dans un communiqué commun ce 23 juillet. 

Le principal opérateur du secteur, le réseau d’entreprises de l’économie sociale et solidaire, Le Relais, après avoir suspendu pendant près d’une semaine la collecte des textiles déposés dans ses conteneurs partout en France, a de son côté confirmé son intention de reprendre la collecte, sans toutefois avoir obtenu totalement satisfaction. Pour 2025, une enveloppe globale de 49 millions d’euros de soutien au tri est prévue, soit un rehaussement à 223 euros la tonne. Une rallonge est fixée pour 2026 à 57 millions d’euros, soit 228 euros la tonne. L’opérateur de tri maintient néanmoins "qu'en dessous d'une revalorisation à 304 euros/tonne triée, l'entité devra étudier un redimensionnement de ses activités à la hauteur de la rétribution proposée". 

Les associations de collectivités soutiennent Le Relais dans ses demandes vis-à-vis de l’éco-organisme Re-fashion, et appellent les metteurs sur le marché de vêtements et textiles "à respecter leurs obligations en finançant leur traitement une fois usagés" et l’État "à créer un soutien, à hauteur des besoins de la filière, aux acteurs de l’économie sociale et solidaire". Des mesures financières "conséquentes" devront être débloquées par Re-fashion afin d’assurer "un fonctionnement durable" de la filière qui souffre d’un sous-financement chronique. Les associations de collectivités soulignent en particulier la responsabilité de l’éco-organisme de signaler à l’État les contributions de la fast-fashion qui ne seraient pas perçues. 

"L’arrêt de la collecte des textiles par Le Relais a déporté sur les collectivités et à leurs frais la charge de gérer ces déchets, alors que le système de financement du service public de gestion des déchets est déjà fragilisé", alertent également les élus locaux. D'autant que le retour à la normale pourrait encore prendre plusieurs semaines. "Même si Le Relais a annoncé la reprise progressive de la collecte le 24 juillet, l’amoncellement de déchets textiles autour des bornes 'Le Relais' reste un enjeu majeur de sécurité et de salubrité publiques", insiste le communiqué. Les associations de collectivités invitent donc leurs administrés à opter pour le moment pour le stockage à domicile des textiles usagés.

 

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