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Santé - Risques environnementaux : un Français sur deux s'estime mal informé

L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) vient de présenter les résultats du premier Baromètre santé-environnement, intitulé "Les Français et les risques environnementaux : perceptions, attitudes et sentiment d'information". Cette étude, réalisée au début de l'année 2007, auprès d'un échantillon représentatif de 6.000 personnes âgées de 18 à 75 ans, s'inscrit dans le cadre du premier Plan national santé-environnement (PNSE), lancé en juin 2004. L'Inpes s'était vu chargé de produire des indicateurs sur les opinions et comportements de la population concernant les risques sanitaires liés à l'environnement.
L'enseignement principal du baromètre est l'insatisfaction, manifestée par plus d'un Français sur deux, quant à l'information reçue sur ces risques. La raison majeure de l'insatisfaction est l'insuffisance d'information, mais 20% des insatisfaits considèrent que l'information est avant tout mal expliquée, et 17% qu'elle n'est pas fiable. En revanche, les sondés se déclarent plutôt confiants à l'égard de l'expertise scientifique.
L'amiante est de loin le sujet considéré comme le plus préoccupant, mais les peintures au plomb, la pollution des sols, le bruit ou encore la présence d'incinérateurs sont aussi perçus comme facteurs de risque "très élevés" ou "plutôt élevés"  par plus de 60% des personnes interrogées. Celles-ci sont cependant beaucoup plus divisées sur les risques liés à la pollution à l'intérieur des bâtiments, et 60% environ estiment que l'eau du robinet présente un risque faible ou nul.

 

L'impact du lieu d'habitation

Autre enseignement, surprenant, de l'étude : la sensibilité à l'environnement "apparaît indépendante du lieu de résidence par catégorie d'agglomération ou zone urbaine", la proximité avec les nuisances n'influant guère sur les résultats. En revanche, relèvent les auteurs, "des différences sont à noter suivant le type d'habitat" : 32% des personnes vivant en appartement collectif se situent dans la catégorie des personnes sensibles ou très sensibles à l'environnement, contre 26% seulement des personnes résidant en maison indépendante. De même, la préoccupation quant aux risques environnementaux est plus grande dans les agglomérations, en premier lieu en région parisienne. Près de 40% des Franciliens craignent ainsi de contracter des maladies ou des allergies respiratoires liées à l'environnement, contre seulement 31% dans le reste de la population.
Un partenariat entre l'Inpes et plusieurs observatoires régionaux de la santé (ORS) et leur Fédération nationale (Fnors) a également permis de relever des différences de perception entre les régions françaises. Sur la question de la qualité de l'eau du robinet, par exemple, si un tiers des Français déclarent boire exclusivement de l'eau en bouteille, cette proportion s'élève à plus de 45% chez les Bretons et les Picards interrogés contre seulement un peu plus de 20% des habitants des régions Paca et Aquitaine. 

 

Aurélien Fabre

 

 

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