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Rythmes scolaires - Rythmes scolaires : Benoît Hamon annonce deux "ajustements" qui ne devraient pas totalement satisfaire les maires

Un futur décret visera à "ajuster", par l'"expérimentation", la réforme des rythmes scolaires pensée par Vincent Peillon. Le projet de texte prévoit la possibilité, pour les communes, de concentrer les activités périscolaires sur une seule demi-journée (à condition que ce ne soit pas une matinée). Il sera également possible d'alléger la semaine en réduisant le nombre d'heures d'école par semaine et en étalant ces heures sur les vacances.

"Compte-tenu de difficultés locales, le Premier ministre a souhaité la mise en œuvre de certains assouplissements", a justifié Benoît Hamon en annonçant officiellement, vendredi 25 avril 2014, deux "ajustements" à la réforme des rythmes scolaires, via un décret "autorisant des expérimentations". Le projet de texte a été transmis le 25 avril aux instances consultatives (Conseil supérieur de l'éducation et Comité technique du ministère de l'éducation nationale) et sera soumis au Conseil supérieur de l'éducation le 5 mai 2014.
Le nouveau ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche n'entend pas revenir sur le principe des cinq matinées de classe, justification même de la réforme : elles sont "obligatoires dans toutes les communes, dans toutes les écoles, pour tous les élèves".

Regrouper les activités périscolaires sur une seule après-midi

Le décret donnerait en revanche la possibilité de regrouper les activités périscolaires sur une seule après-midi "dans le cadre d'un projet pédagogique de qualité", "ce qui permettra aux maires, notamment en milieu rural, de faciliter l'organisation des activités périscolaires et de faire des économies d'échelle", a justifié le ministre. Cela devrait en effet, selon lui, permettre aux communes "de passer des partenariats avec des associations, avec un conservatoire, avec d'autres communes". Il a également cité l'exemple de plusieurs communes qui, au sein d'une même intercommunalité, se concertent pour faire "tourner" les animateurs : l'une organise les activités périscolaires le lundi après-midi, l'autre le mardi, etc.
Le décret permettrait également d'alléger la semaine scolaire (aujourd'hui de 24 heures de classe) en réduisant le nombre d'heures d'école par semaine ("par exemple à 23 heures", selon le ministre) et en étalant ces heures sur les vacances. Cela, "sous réserve d'un accord entre la commune, la communauté éducative et le rectorat".
Le ministère annonce également qu'un projet de circulaire sur la nécessité de prendre en compte les spécificités de la maternelle accompagnera le projet de décret.

Le financement, premier point de crispation

"Il s'agit de conserver le cadre de la réforme Peillon et de répondre uniquement à une partie des difficultés des mairies", commente à juste titre le syndicat des enseignants SUD Education, toujours remonté.
Il n'est pas sûr que les maires y trouvent non plus totalement leur compte. Certes, le ministre répond à la nécessité de "s'adapter aux réalités locales", ce qui est un signe positif pour l'Association des maires de France. Mais cela ne suffira pas à lui faire perdre de vue sa revendication principale : le financement des activités périscolaires par l'Etat, via un fonds pérenne et suffisamment doté (à hauteur des dépenses supplémentaires supportées par les collectivités locales que l'AMF estime à 900 millions d'euros par an).
L'AMF a lancé une consultation auprès des 23.000 maires dont la commune possède au moins une école. Attendus pour le 5 mai, les avis des maires porteront sur "les ajustements et les éléments de souplesse qui leur apparaissent nécessaires d'inclure dans le dispositif, ainsi que sur les difficultés techniques ou financières qu'ils rencontrent".
D'ici là, le 30 avril exactement, Jacques Pélissard, président de l'AMF, accompagné d'une délégation d'élus, rencontrera officiellement le nouveau ministre.