Sécurité des établissements scolaires : le gouvernement annonce une quarantaine de mesures concrètes

Suite au drame qui a frappé le collège de Nantes le 24 avril 2025, le Premier ministre avait demandé des actions fortes pour endiguer le fléau de la violence des mineurs par arme blanche. Ce 1er septembre, il a annoncé la mise en oeuvre d'une quarantaine de mesures concrètes comme l'interdiction prochaine de vente, de circulation et de détention des couteaux dits "zombies" et des "coups de poing américain", ainsi qu'une prise en charge personnalisée de mineurs.

C'est le 1er septembre que le Premier ministre a annoncé une quarantaine de mesure concrètes afin d'assurer la sécurité dans les établissements scolaires. Il a suivi les recommandations de la mission d'étude - mandatée par le gouvernement suite au drame dans un collège de Nantes fin avril - menée par Naïma Moutchou, vice-présidente de l'Assemblée nationale et le préfet François Ravier. 

Les "couteaux dits 'zombies' et les 'coups de poing américain' seront très prochainement interdits de vente, de circulation et de détention", indique le communiqué du Premier Ministre. Qui précise que "ces armes feront prochainement l'objet de campagnes de remise volontaire, à l'instar des armes à feu".
Afin de clarifier et de rappeler le cadre juridique régissant la vente des armes blanches, le gouvernement annonce que la liste des armes blanches concernée par la régulation a été explicitement élargie, "notamment aux couteaux à cran d'arrêt, couteaux papillon, étoiles de ninja". Cette clarification permet, estime le gouvernement, de "renforcer les mesures de sécurité et les modalités de contrôle des lieux de vente". Les commerces concernés devront aussi afficher l'interdiction de la vente des armes aux mineurs.

Premiers secours en santé mentale

A noter également que "le repérage des signaux de mal-être psychologique" devrait être "facilité par la sensibilisation des personnels de l'Éducation nationale", grâce aux formations, la désignation de personnels repères, et la distribution de kits pédagogiques". Le gouvernement précise qu'un dispositif de premiers secours en santé mentale est déployé par les recteurs et les directeurs des agences régionales de santé. Ce dispositif doit prendre la forme d'une expertise psychologique ou psychiatrique qui serait réalisée sous 24 à 48 heures "pour les jeunes présentant des troubles et prise en charge médicale par les structures de soins spécialisées".
Ces dispositions datent de mai dernier, lorsqu'à l'issue des assises de la santé scolaire, Elisabeth Borne avait annoncé le recrutement de 100 psychologues de l'Éducation nationale, conseillers techniques en santé mentale au sein de chaque département (notre article du 16 mai 2025). 

A la rentée, une heure dans chaque classe

Le gouvernement rappelle aussi que "le premier objectif est de mobiliser et de responsabiliser les élèves et les parents en les sensibilisant sur les risques encourus en cas de port d'armes blanches".  Ainsi, dès le début de l'année scolaire, "une heure sera consacrée dans chaque classe à l'information des élèves sur les questions de sécurité", indique le communiqué. 
Cette mesure doit compléter l'organisation d'états-majors de sécurité dédiés à la sécurité des établissements autour du préfet, du procureur de la République et en présence du directeur académique. L'objectif étant de "coordonner la sécurisation, renforcer les contrôles mis en place aux abords, au sein des établissements et dans les transports scolaires afin de prévenir les incidents, et apporter les meilleures réponses aux problématiques locales".

Des sanctions durcies 

Les sanctions en cas de détentions d'armes sur les élèves seront durcies et seront traduites par "la saisine obligatoire du conseil de discipline lorsqu'un élève introduit une arme dans un établissement scolaire".
Un signalement sera systématiquement transmis au procureur.
A noter que "les procureurs de la République ordonneront des investigations approfondies portant notamment sur la personnalité, l'environnement et les antécédents des mineurs mis en cause pour port ou transport d'armes blanches, avec pour objectifs d'identifier les besoins de prise en charge sanitaire ou éducative et de procéder à la saisie des armes en leur possession". 
Au plan répressif, une réponse pénale immédiate sera privilégiée quand les circonstances l'exigent. A ce titre, le gouvernement cite l'exemple d'antécédents judiciaires, du port d'une arme particulièrement dangereuse aux abords d'un établissement scolaire. 
Pour les faits de moindre gravité, une alternative aux poursuites comprenant une sensibilisation à la dangerosité des armes pourra être mise en œuvre.

› La région Auvergne Rhône-Alpes expérimente quelques heures des scanners corporels au lycée

Le président de la région Auvergne Rhône-Alpes a dévoilé lundi 1er septembre 2025 l'installation de scanners à rayons X dans un lycée de Lyon, une expérimentation temporaire, démontée l'après-midi même. Les scanners corporels, installés lundi matin entre les portiques et le bâtiment du lycée Docteur Charles Mérieux, peuvent détecter les métaux - et donc des armes - sur le corps et dans les sacs déposés par les élèves, une première de ce type en France.
"Pourquoi pourrions-nous protéger un aéroport et ne pas protéger ce que nous avons, chaque famille, de plus cher à notre coeur, c'est-à-dire nos enfants, c'est-à-dire le système éducatif français ?", a déclaré le président de la région, Fabrice Pannekoucke, en les dévoilant à la presse. Quelques heures plus tard, ils ont été démontés, selon ses services. L'objectif était de faire une "démonstration" de ces portiques électromagnétiques afin d'obtenir un feu vert de l'Etat pour les généraliser, a précisé un porte-parole. 
Depuis 2016, la région a déjà investi 102 millions d'euros dans l'installation de portiques dans 314 lycées publics, sous l'impulsion de son ancien président Laurent Wauquiez. "Il faut maintenant aller plus loin", a estimé Fabrice Pannekoucke, qui réclame d'introduire désormais la technologie des ondes millimétriques pour avoir une détection encore plus "totale", notamment des lames en céramique. Dans ce lycée de 580 élèves, certains concernés se sont montrés dubitatifs à la vue des portiques temporaires, comme Elya, 17 ans. Si la région vante un contrôle d'une durée d'"une seconde pour un passage", la lycéenne craint une arrivée le matin "plus compliquée" et "plus longue" si le dispositif devait être pérennisé. 
Avec AFP

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis