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Etat local - Sous-préfectures, nouveaux cantons... Manuel Valls tente de rassurer

Le gouvernement veut à la fois fermer des sous-préfectures, redéfinir son intervention à l'échelon départemental et réviser la carte cantonale. Le ministre de l'Intérieur multiplie les déclarations pour apaiser l'inquiétude tant des élus que des agents de l'Etat concernés.

Le ministre de l'Intérieur a annoncé le 10 avril à l'Assemblée qu'il se rendra "bientôt" à la sous-préfecture de Céret, dans les Pyrénées-Orientales. Il y affirmera "l'attachement du gouvernement à ces sous-préfectures et aux services de l'État qui permettent des politiques solidaires, de cohésion, dans des territoires où il y a un besoin d'ingénierie, de soutien aux collectivités locales et au développement économique aux côtés [des collectivités territoriales]".
A la fin de l'été dernier, les élus locaux de Céret et de ses environs avaient interrogé le ministre sur le devenir de la sous-préfecture. Comme de nombreux autres élus, ils sont inquiets. Manuel Valls se veut rassurant à leur égard. Défendant une autre méthode que celle du gouvernement Fillon, il affirme que "si nous commençons à supprimer des sous-préfectures uniquement pour faire des économies, que d'ailleurs on ne fait pas, nous serons à côté de la plaque".
Ces déclarations seront sans doute bien accueillies par les organisations syndicales, même si celles-ci sont prudentes. Le mois dernier, Force ouvrière craignait l'annonce de la fermeture de près d'un tiers des sous-préfectures. Le premier syndicat dans les préfectures disait détenir ces informations de sources haut-placées. Le 10 avril, à l'Assemblée nationale, Manuel Valls a récusé ces informations. "Des propositions sont faites mais il n'y a aucun chiffre", a-t-il dit. Avant de préciser ses objectifs. "Je veux garder ce réseau de sous-préfectures dans les territoires qui en ont le plus besoin et, au contraire, y renforcer le rôle de l'État et des services publics tout en procédant aux évolutions qui s'imposent", a souligné le ministre.

Carte cantonale redessinée avant les municipales

La carte des 342 arrondissements a assez peu évolué depuis sa création par Napoléon, sauf sous le gouvernement de Raymond Poincaré, en 1926. Le gouvernement veut donc l'adapter. Plusieurs groupes de travail et missions mis en place par le ministre de l'Intérieur et le Premier ministre planchent sur le sujet, tandis que d'autres préparent des propositions pour une nouvelle réorganisation de l'administration territoriale.
En parallèle de la refonte de la carte des arrondissements, le gouvernement prévoit, on le sait, une profonde réforme de la carte cantonale, en lien avec le changement du mode de scrutin départemental. Le projet de loi relatif aux élections locales, que les députés doivent adopter définitivement ce 17 avril, lance un vaste redécoupage. Les trois cinquièmes des cantons n'ont pas connu de modification de leurs limites depuis 1801, alors que la répartition de la population a fortement évolué. De 3.971 aujourd'hui, le nombre des cantons devrait être ramené à un peu plus de 2.000 et leur densité moyenne sera de 15.000 habitants. Les nouveaux conseillers départementaux (un homme et une femme) s'y feront élire à partir de 2015. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, tiendra les ciseaux. Suspecté par la droite de "tripatouillage électoral", il promet de consulter chacun des conseils généraux et les "grands élus". "Après une pause estivale, à laquelle je me suis engagé, le processus devra s'achever au plus tard début 2014, avant les municipales et un an avant les cantonales", a-t-il annoncé ce 15 avril.