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Economie / TIC - Soutien à l'investissement : Jean-Marc Ayrault évoque les prêts aux collectivités et le plan Très Haut Débit

Souhaitant, dans une allocution ce 20 février à l'issue d'un déjeuner de ministres à Matignon, donner "deux exemples concrets pour illustrer l'ambition en matière d'investissements et d'innovation", Jean-Marc Ayrault a rappelé que 20 milliards d'euros seraient prêtés ces cinq prochaines années aux collectivités locales pour leurs investissements, et a fait savoir que le plan d'accès à l'internet à très haut débit serait doté d'un total de "près de 20 milliards".
"Vous savez que nous avons augmenté les plafonds du livret A (...). Le président de la République l'a annoncé récemment, nous voulons utiliser cette épargne pour l'investissement", a déclaré le Premier ministre, poursuivant : "Nous allons mettre en place une enveloppe de 20 milliards d'euros sur cinq ans pour financer, avec des prêts de long terme, pas seulement à 20 ans mais 30 ans, 40 ans, les investissements des collectivités locales dans des secteurs-clés." Au titre de ces secteurs jugés clés, Jean-Marc Ayrault a cité "les infrastructures de transport, le très haut débit, l'eau, l'assainissement, les déchets, la rénovation thermique". Selon l'Elysée, ces prêts sur fonds d'épargne afficheront des "taux préférentiels" légèrement plus élevés que le taux de rémunération du livret A, lequel est actuellement fixé à 1,75%.
S'agissant du numérique, le Premier ministre a indiqué que "près de 20 milliards d'investissements publics et privés vont être mobilisés sur une période de dix ans" dans le cadre du plan de déploiement du très haut débit. "Ce plan permettra de connecter sur une période de dix ans 100% des foyers au très haut débit, et à la fin du quinquennat, notre objectif c'est 50%", a-t-il encore souligné.
Mais on notera dès à présent que ces 20 milliards seront en fait répartis en trois tiers, tel que l'a précisé l'Elysée : un tiers financé par les opérateurs privés, qui interviendront seuls dans les zones densément peuplées où l'investissement est jugé rentable ; un tiers cofinancé par ces opérateurs et les collectivités locales "dans des proportions à définir", dans les zones moins densément peuplées mais néanmoins rentables ; et, enfin, un tiers cofinancé par l'Etat et les collectivités locales dans les zones encore moins denses. Si ce schéma devait être confirmé, les collectivités pourraient donc être mises à contribution dans des proportions plus importantes que ce qu'elles imaginaient…
Le président François Hollande devait revenir sur le thème du haut débit dans un discours en fin de journée, ce 20 février à Clermont-Ferrand, et apporter peut-être alors certaines précisions. Localtis y reviendra dans sa prochaine édition.