Spectacle vivant : quatre organisations demandent un audit "indépendant" du pass Culture

Quatre organisations représentant le spectacle vivant ont demandé au député (LFI) Éric Coquerel, président de la commission des finances de l'Assemblée, une "évaluation indépendante, exhaustive et contradictoire" du pass Culture.

"Alors que toutes les structures publiques culturelles sont régulièrement évaluées afin de mettre en adéquation objectifs, moyens et résultats, les organisations du spectacle vivant public estiment légitime et d'intérêt public qu'une évaluation indépendante, exhaustive et contradictoire soit menée sur le pass Culture", écrivent ces organisations, dans une lettre transmise le 27 mars à l'AFP. Cette lettre est signée du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndéac, premier du secteur), du Syndicat national des scènes publiques (SNSP), du Profedim (producteurs, festivals...) et du syndicat Les Forces musicales (51 opéras et orchestres).

Dispositif-phare de la politique culturelle s'adressant aux jeunes, le pass Culture a été généralisé à l'ensemble des jeunes de 18 ans en mai 2021, puis étendu aux moins de 18 ans en janvier 2022. Il comprend un volet individuel et un volet collectif (il permet aux professeurs de financer des activités d'éducation artistique et culturelle).

Les syndicats relèvent plusieurs "dysfonctionnements" à ce dispositif, notamment le fait qu'il soit "géré par une société privée" et que son financement "repose entièrement sur l'État", alors que comme le relevait la Cour des comptes de juin 2023, il était attendu que l'effort financier "provienne aussi de différents partenaires économiques".

Ils saluent la volonté de la ministre Rachida Dati, indiquée la semaine dernière devant la commission des affaires culturelles de l'Assemblée (voir notre article), de "vouloir retravailler la plateforme pour inciter notamment les jeunes à se rendre au théâtre ou à l'opéra". La ministre de la Culture a aussi affirmé, lors d'une audition au Sénat le 12 mars (voir notre article) vouloir "élargir le périmètre du pass, notamment en l'ouvrant aux apprentis et aux alternants", selon ces organisations.

Ils notent au passage que "les crédits mobilisés pour le pass Culture (260 millions en 2023) sont équivalents aux crédits dédiés à la décentralisation culturelle au bout de 70 ans".