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Sécurité - Terrorisme : les maires aux côtés de l'Etat

Alors que le président de l'Association des maires de France François Baroin a assuré François Hollande de la mobilisation des maires aux côtés de l'Etat dans la lutte contre le terrorisme, jeudi, la question de l'armement des agents municipaux a ressurgi après la fusillade de Montrouge ayant coûté la vie à une policière municipale non armée.


La rencontre était déjà prévue, mais l'actualité en a bouleversé l'ordre du jour : François Baroin, le président de l'Association des maires de France (AMF), s'est entretenu avec François Hollande, jeudi après-midi, au sujet des deux drames qui secouent la France depuis hier : l'attentat commis contre Charlie Hebdo ayant coûté la vie à douze personnes, mercredi, et la fusillade de Montrouge (Hauts-de-Seine) au cours de laquelle une policière municipale a été tuée et un autre agent grièvement blessé, jeudi matin. 
Alors que les drapeaux des mairies étaient en berne, ce 8 janvier, François Baroin a fait part lors de cette réunion de "l'indignation de tous les maires de France face à ces actes d'une violence inqualifiable" et de "leur soutien et de leur solidarité" aux familles des victimes. Il a également assuré le président de la République "de l'engagement des maires de France, des élus et des agents locaux pour, aux côtés de l'Etat, servir nos citoyens et assurer leur sécurité, y compris au péril de leur vie". Les maires et leurs équipes municipales sont "invités à organiser dans chaque ville et village de France un rassemblement avec la population pour faire vivre les valeurs de la République", a déclaré François Baroin, alors qu'il conduira une délégation de l'AMF à la grande manifestation d'unité nationale organisée à Paris ce dimanche.

Droit de retrait

Ces deux événements ont suscité une vive émotion chez les policiers municipaux. Mercredi, la FA-FPT appelait ainsi l'ensemble de policiers municipaux "à la plus grande vigilance sur tout le territoire, notamment aux abords des lieux sensibles et de ceux accueillant des rassemblements de personnes".
La fusillade de Montrouge n'a pas manqué de relancer la question de l'armement des policiers municipaux, alors que la policière décédée n'était pas armée. La CFTC Police Municipale a ainsi demandé au ministre de l'Intérieur, jeudi, de "prendre des mesures d'urgence pour protéger les policiers municipaux et de les soustraire de la voie publique dans la mesure où ils ne sont pas armés, en particulier pour les personnels de la voie publique (agents de surveillance de la voie publique)". "Nous voulons éviter que des élus locaux prennent la décision d'envoyer des agents surveiller des sites sensibles, et nous incitons les agents concernés à exercer leur droit de retrait", poursuit le syndicat.

Armement

La Fédération autonome police municipale de l'Hérault et du Gard (FA-FPT) a pour sa part demandé aux agents de porter un brassard noir pendant huit jours en signe de deuil et demandé de réunir "toutes les instances nationales pour ensemble trouver les moyens adapter pour exercer notre profession à laquelle nous sommes tous très attachés". "L'heure n'est pas pour le moment à la polémique, mais rapidement nous devons obtenir du gouvernement des mesures concrètes et des actions visant à protéger, ceux qui dans les villes, les villages sont chargés d'assurer la protection des populations", poursuit le syndicat, qui rappelle que des armes de guerre ont été utilisées.
Le SNPM (non représentatif) est encore plus explicite et réclame au ministre de l'Intérieur, aux parlementaires et aux élus "l'armement systématique de tous les policiers municipaux et ce sans aucune condition et concession".
Pour la Fédération CGT des Services publics, en revanche, la police municipale "n'a pas vocation à se substituer aux services de l'Etat" ; "elle est et doit rester une Police de proximité et de prévention". "Suite à cette succession d'actes de violence, certains seraient enclins à exiger plus des forces de Police municipale et en particulier leur armement", déplore-t-elle.
Dans son rapport sur la lutte contre l'insécurité sur tout le territoire, rendu public le 22 octobre dernier, le député-maire PS de Gonesse Jean-Pierre Blazy s'était montré défavorable à une généralisation de l'armement.

L'alerte attentat étendue à la Picardie

Alors que le plan Vigipirate a été placé en "alerte attentat" en Ile-de-France, puis en Picardie où la traque des deux suspects se poursuivait jeudi soir, la cellule interministérielle de crise installée place Beauvau s'est de nouveau réunie dans l'après-midi, jeudi, afin de faire un point sur le déploiement des forces de l'ordre. "Plus de 88.000 personnels sont ainsi engagés sur l'ensemble du territoire", a indiqué le ministère de l'Intérieur, à l'issue de cette réunion, dont 9.650 en Ile-de-France. La cellule devait à nouveau se réunir en fin de journée pour "faire un point complet sur les mesures sectorielles et géographiques mises en œuvre en Picardie après le passage de cette région en alerte attentat".

Michel Tendil

Des outils de communication mis à disposition des collectivités par Cap'Com
"Communicants publics, à l'instar des médias aujourd'hui, mobilisons les sites, les réseaux sociaux, les panneaux d'affichage, les web TV, les journaux ou magazines territoriaux et l'ensemble des moyens de communication des territoires pour redire l'attachement de tous à la liberté d'expression", écrit Cap'Com, le réseau de la communication publique et territoriale, dans sa newsletter de janvier. A cet effet, Cap'Com met à disposition des éléments pour aider à construire ces pages papier ou web et invite les membres de son réseau à partager leurs initiatives . "Les supports de communication publique, par la place particulière qu'ils occupent, peuvent être un formidable relais de l'élan populaire qui traverse la France et le monde autour des valeurs de la démocratie", estime-t-il.
V.L.

 

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