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Ressources humaines / Culture - Toulouse initie un plan de prévention pour ses régisseurs de spectacles

Chutes, entorses, douleurs lombaires... l'activité des régisseurs de spectacles n'est pas sans risques pour leur santé. La ville de Toulouse veut réduire ces risques en mettant en œuvre un plan de prévention.

Le pôle santé et qualité de vie au travail de la direction des ressources humaines de la ville et de la métropole de Toulouse achève des travaux d'évaluation des risques professionnels centrés sur les 18 régisseurs de la direction de l'animation socioculturelle (Dasc) de la ville de Toulouse. La démarche débouchera prochainement sur la définition d'un plan d'actions destiné à prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS), que les intéressés attendent avec intérêt.
Dans la douzaine de centres socioculturels situés dans la ville rose, les régisseurs exercent en effet une activité qui n'est pas de tout repos. Avant chaque spectacle, ils déchargent le matériel des artistes, rangé dans de grosses caisses qu'on ne peut pas toujours faire rouler. En outre, montés sur des échelles, ils orientent les projecteurs – une quarantaine par salle - avec un bras en hauteur. Et quand le spectacle a pris fin, les régisseurs décrochent les projecteurs, rangent le matériel son et démontent les décors. Ils sont donc conduits à déplacer de lourdes charges, parfois à la seule force de leurs bras. Les accidents surviennent de manière inattendue. En 2014, la Dasc en a recensé 19, dont 13 qui ont entraîné un arrêt. Ils ont concerné 18 des 370 agents qui ont été présents cette année-là dans la direction. "L'un d'eux a par exemple trébuché sur le câble d'un micro et a chuté sur l'épaule droite", indique Pascale Léandri-Berné, conseillère de prévention. "Un autre s'est fait un lumbago suite à un effort de soulèvement". Elle poursuit: "Un autre encore est tombé sur son poignet gauche en déplaçant, seul, un petit podium".

Sous l'œil du kiné

Ces accidents ont été à l'origine d'arrêts dont la durée a atteint 22 jours en moyenne et ont représenté un coût important pour la collectivité. Autant les agents que leur employeur ont donc intérêt à réduire leur nombre au maximum. C'est notamment dans cette optique qu'est conduite l'évaluation des risques professionnels des agents de la Dasc. Prévue par le Code du travail, la démarche consiste, selon l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) à identifier, analyser et classer les risques auxquels les agents sont soumis, en vue de mettre en place des actions de prévention. Ces résultats sont formalisés dans un "document unique".
La ville n'a pas attendu l'aboutissement de l'évaluation des risques pour commencer à agir. Le 9 mars dernier, elle a organisé une formation d'une demi-journée en direction des régisseurs, en partenariat avec la Mutuelle nationale territoriale (MNT). Les 12 régisseurs présents dans la salle de spectacles Henri Desbals de Toulouse ont réalisé les gestes les plus courants de leur métier, en manipulant le matériel. Un expert de l'association Kiné France prévention les a observés et leur a délivré des conseils pour économiser le plus possible leur corps. Désormais, les régisseurs s'emploient à les mettre en œuvre.
Forte de cette expérience, la direction des ressources humaines de la ville et de la métropole envisage à présent d'initier une démarche de prévention au profit d'une partie des agents chargés de la collecte des ordures ménagères. Des séances d'échauffement avant la prise de poste sont notamment prévues.
 

 

 

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