Trophées des économies d'eau : coup d'envoi de la deuxième édition

Alors que la sécheresse touche déjà une grande partie du territoire, le Club des économies d'eau, animé par la FNCCR, lance la deuxième édition de ses Trophées nationaux destinés à récompenser les bonnes pratiques des collectivités, associations et entreprises pour un usage parcimonieux de l'eau.

Les économies d'eau sont plus que jamais d'actualité. Avec un déficit de recharge des nappes phréatiques de 70% cet hiver et plusieurs départements placés en alerte sécheresse au mois de mai (lire notre article), l'année 2022 pourrait battre de nouveaux records. C'est dans ce contexte de stress hydrique que le Club des économies d'eau, animé par la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) à la demande du ministère de la Transition écologique, lance la deuxième édition des Trophées nationaux des économies d'eau pour recenser et partager les bonnes pratiques existantes, qu'elles soient portées par des collectivités, des entreprises ou des associations. Les dossiers de candidatures doivent être déposés avant le 6 juillet prochain et la remise des prix aura lieu au cours du dernier trimestre 2022.
Les Trophées visent à identifier, valoriser et récompenser les actions ponctuelles ou de long terme de sensibilisation, d'installation d'outils techniques efficaces et reproductibles pour réduire les consommations d'eau. Pour cette nouvelle édition, une attention particulière sera portée aux actions mises en œuvre en période de sécheresse, ainsi que celles portant sur les tarifications alternatives, le Club ayant aussi vocation à recueillir les expériences de tarification adaptée permettant de maintenir l'équilibre économique des services d'eau tout en diminuant les consommations.
Les récompenses seront décernées dans cinq catégories : information, communication et sensibilisation des usagers du réseau (démarches de sensibilisation dans le milieu scolaire et à destination du grand public, campagnes de communication, dispositifs de concertation des habitants) ; mise en place d’outils techniques visant à la réduction des consommations des abonnés domestiques, des collectivités et des établissements collectifs (équipements hydro-économes, comptage individuel ou divisionnaire, compteurs communicants, outil de mise en évidence des fuites après compteur, etc.) ; expériences de tarifications alternatives incitant à la réduction des prélèvements sur la ressource, sans impact sur l’équilibre économique du service, tout en rendant les consommations plus durables (tarification progressive, tarification saisonnière, gestion des parts fixes, etc.) ; actions de réduction des consommations individuelles ou collectives en période de stress hydrique (interdiction temporaire de certaines pratiques de grande consommation d’eau, tarification saisonnière, campagnes de sensibilisation en été…) ; démarches prospectives innovantes, expérimentations ou projets se heurtant à des contraintes techniques, matérielles ou règlementaires à lever.
Les expériences les plus prometteuses pour réduire les consommations d'eau seront mises en valeur dans le catalogue de recommandations du Club, comme cela a été le cas lors de la précédente édition.

 

A Niort, l'eau de la patinoire et des piscines arrose les plantes

Pour lutter contre la sécheresse dans le Poitou et arroser ses espaces verts, la ville de Niort va réutiliser pour la première fois de l'eau de vidange de la patinoire et des piscines publiques.
Depuis une semaine, une pompe aspirante transporte l'eau fondue de la patinoire de Niort Agglo, en relâche annuelle, vers des citernes. Il s'agit de récupérer un volume de 100 m3. Autant d'eau "qui ne sera pas prélevée dans les nappes, c'est du bon sens", résume le maire de Niort et président de Niort Agglo, Jérôme Baloge. "Quand on vidange une piscine, cela fait un peu mal au coeur de voir toute cette eau partir. Alors là, on stocke de l'eau qui n'aurait pas été utilisée et qui aurait fini par s'évaporer dans la nature ou partir à la mer", décrit le maire radical à l'AFP.
Dans ce territoire de la Venise verte et du marais poitevin, "l'eau est un bien précieux, encore plus en cette année de sécheresse", justifie l'élu joint par l'AFP. Alors que les Deux-Sèvres, comme la Vienne voisine, a dépassé le seuil d'alerte de vigilance sécheresse, la mairie a jugé "utile de réutiliser toute cette eau de manière plus astucieuse" pour arroser arbres et arbustes plantés cet hiver ou le gazon de terrains de sport. "On savait que l'hiver était sec et ça n'a fait que s'accentuer, alors le stockage de l'eau devient un vrai sujet vu le contexte climatique", ajoute le maire.
Après une première piscine à la fin de l'hiver et la patinoire, trois autres piscines extérieures contenant de l'eau verte, mais de qualité "tout à fait acceptable pour les plantes", doivent être vidangées pour engranger un volume de quelque 500 m3. Au total, les 6 piscines de l'agglomération sont concernées par cette initiative sans surcoût pour la collectivité. "A ma connaissance, c'est une première", estime le maire.
Cet apport ne représente "pas grand chose" par rapport aux 100.000 m3 que consomment annuellement l'ensemble des espaces verts de Niort, concède Manuel Gasnier, chef du service Espaces verts et naturels de la ville. Mais ces eaux récupérées permettent "d'arroser un grand nombre de végétaux qui en ont fortement besoin aujourd'hui" et "de maintenir un certain nombre de végétaux en situation de survie", affirme-t-il. Cette eau "les empêche de dépérir".
La ville de Niort stocke depuis 2005 l'eau pluviale dans des récupérateurs pour l'arrosage et depuis 2014, une citerne est mise en service pour chaque espace vert créé. AFP