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Fonction publique territoriale - Absentéisme : selon les métiers et les collectivités, de fortes variations

Selon la place dans la hiérarchie et la nature des métiers exercés, l'absentéisme des agents territoriaux varie du simple au double, voire davantage. C'est ce que confirme une enquête, révélant aussi que les absences au travail dans les collectivités se sont une nouvelle fois accrues en 2017.

L'absentéisme des agents territoriaux s'est élevé en 2017 à 8,34%, selon une enquête de l'Association des DRH des grandes collectivités territoriales, menée en partenariat avec la société Havasu. Entre 2016 et 2017, le phénomène a augmenté de 0,14 point, une hausse plus modérée qu'entre 2015 et 2016 (0,35 point).
La progression des absences au travail est à mettre en particulier sur le compte des agents municipaux, dont le taux d'absentéisme est passé de 8,5% en 2016 à 8,8% en 2017. Une tendance à la hausse qui n'est pas observée pour tous les types de collectivités et organismes locaux. L'absentéisme a ainsi nettement reculé dans les centres communaux d'action sociale (CCAS), où il est passé de 12,1% à 11,3%. En dépit de cette amélioration significative, le taux d'absentéisme reste le plus élevé dans les CCAS. Il dépasse de deux points le taux d'absentéisme des régions (9,1%) et de quatre points celui des départements et des établissements publics de coopération intercommunale (7,3% dans les deux cas).

En catégorie A, l'absentéisme est limité à 4%

65% des agents des CCAS ont eu au moins un jour d'absence en 2017, à quasi-égalité avec les agents municipaux (64%). La durée moyenne de leur arrêt s'est élevée à 25 jours, contre 22 jours pour les agents des départements, 20 jours pour ceux des communes et 18 jours pour ceux des EPCI.
Selon l'enquête, qui s'appuie sur les réponses de 184 collectivités et établissements publics locaux représentant 20% des effectifs de la fonction publique territoriale, les agents de catégorie C (soit les trois quarts du total des agents territoriaux) ont eu, l'an dernier, un taux d'absentéisme de 10,2%. Ce taux est deux fois plus élevé que celui des agents de catégorie B et deux fois et demi plus élevé que celui des agents de catégorie A. Ces différences ont notamment pour origine la nature des métiers exercés par les agents de catégorie C. L'enquête rappelle que 12% d'entre eux relèvent de la catégorie "active", c’est-à-dire un ensemble de métiers "pénibles et dangereux". La présence de ces métiers dans les filières technique et médicosociale et sociale explique que celles-ci soient affectées de taux d'absentéisme moyen plus élevés (respectivement 10,4% et 8,9%). Elles devancent assez nettement les filières animation (7,5%), administrative (6,5%), culturelle (5,6%) et sportive (4,9%).

Le jour de carence serait utile, mais insuffisant tout seul

Les absences pour maladie ordinaire sont les plus nombreuses : à elles seules, elles représentent plus de 50% du "volume d’absence", très loin devant les congés de longue maladie et de longue durée et les accidents du travail et maladies professionnelles. Si l'on en croit les DRH des grandes collectivités territoriales, le rétablissement du jour de carence en 2018 pourrait permettre de faire baisser cette part. Il s'agit d'"un facteur de responsabilisation des comportements individuels", avancent-ils. Mais, ajoutent-ils, la mesure doit être accompagnée de mesures "en faveur de la responsabilisation collective de l’ensemble des acteurs" (plans de prévention dans les collectivités, mobilisation de leviers managériaux, contrôle par la Sécurité sociale des arrêts délivrés par les médecins de ville…).
Selon l'enquête, la formation est "le levier" le plus utilisé par les collectivités territoriales pour prévenir l'absentéisme. Il est aussi jugé comme "le plus bénéfique".