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Transports - Adaptation des gares routières : les sociétés d'autocars devront financer les travaux

Dans le sillage de la loi sur la croissance et l'activité, qui a libéralisé en août les liaisons par autocars sur longue distance, de lourds travaux vont devoir être menés pour agrandir ou rénover les gares routières dans de nombreuses villes. Pour préparer ce vaste chantier, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a organisé le 28 septembre à Bercy, avec le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies, une première table-ronde avec les acteurs concernés. Etaient présents "les autocaristes, les grands élus concernés, l'autorité de régulation, et les grands opérateurs qui sont détenteurs d'emprises foncières", ont précisé les ministres lors d'un point presse informel. Il s'agit de faire en sorte que "le déploiement des autocars se fasse de manière ordonnée", a souligné Emmanuel Macron qui a rappelé qu'une ordonnance "qui définira toutes les règles que devront respecter ces gares routières" sera prête "avant la fin de l'année". "Un projet de texte sera soumis d'ici la fin du mois d'octobre à la concertation de l'ensemble des acteurs concernés et en particulier des régions, municipalités et entreprises de transport", ont assuré les ministres dans un communiqué. Alain Vidalies a souligné que les gares routières sont aujourd'hui définies "par un texte qui date de 1945 qui n'avait jamais été corrigé ni actualisé", et que l'ordonnance fournirait un nouveau cadre juridique à ces installations. "Il faut définir ce qu'est une gare routière publique, définir ce qu'est une gare routière privée, définir ce qu'est un point d'arrêt, ce qu'est une halte sur une autoroute", a-t-il détaillé.

Fixer un cadre

Côté financements, "les travaux d'amélioration ce sont, d'évidence, les transporteurs, les autocaristes, qui auront à y contribuer", a estimé Emmanuel Macron. Interrogé sur un éventuel financement de ces travaux par de l'argent public, il a répondu que le gouvernement est "en train d'en définir le cadre, mais aujourd'hui ça n'est pas ce qui est budgété". Pour le ministre de l'Economie, "ce qui est important c'est d'avoir un cadre, clair et déterminé, avec des règles d'accès, de sécurité, de propreté. Il y a des services minimums, des services commerciaux, qu'on veut adjoindre à ces gares, des services techniques très pratiques que nous avons discuté avec les transporteurs qui doivent être prévus, ça c'est le rôle de la puissance publique". "Les collectivités locales ont un rôle à jouer parce qu'elles sont au plus près du terrain. (...) et puis les sociétés de transport, évidemment, comme elles offrent un service rémunéré, elles auront à financer les travaux nécessaires pour leur bon fonctionnement", a-t-il ajouté.
Pour la prochaine table-ronde prévue début novembre, les ministres ont demandé aux acteurs concernés un recensement des gares et des emprises. Outre la volonté d'"accompagner la croissance du secteur en développant les arrêts et gares routières" en vue d'"un maillage territorial optimal", il s'agit notamment d'"assurer le meilleur abord possible des cars dans les centres urbains", de "faciliter l'intermodalité avec d'autres modes de transport (train, métro, aéroport, bus, covoiturage)" et de "coordonner la création des gares entre les différents opérateurs", ont-ils souligné dans leur communiqué commun.