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Environnement / Transports - Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : Ségolène Royal demande un rapport sur les projets alternatifs

La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a annoncé le 31 janvier sur France 5 qu'elle avait demandé à son inspection générale de réaliser dans les deux mois un rapport pour évaluer les projets "alternatifs ou complémentaires" à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont la construction est contestée depuis des années dans la région nantaise. "Cette étude sera rapide parce que dans deux mois on saura quelles sont les grandes stratégies aéroportuaires sur l'ouest de la France, s'il y a des choses complémentaires, si on peut mettre des aéroports en réseau", a-t-elle ajouté. "Je pense qu'il va falloir s'en sortir parce que ça commence à durer trop longtemps", a poursuivi la ministre qui a assuré qu'il n'y aurait "pas d'évacuation par la force".
La construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, destiné à remplacer celui de Nantes-Atlantique et dont l'inauguration était initialement prévue en 2017, est suspendue depuis 2012. Mais l'Etat a annoncé fin octobre la reprise des travaux en 2016, après le rejet des recours environnementaux déposés par les opposants au projet. Le juge de l'expropriation du tribunal de grande instance de Nantes a rendu lundi 25 janvier une décision confirmant l'expulsion, réclamée par une filiale de Vinci, des derniers occupants "historiques" des terrains prévus pour accueillir le futur aéroport mais sans l'assortir d'astreinte financière.

Bras de fer à l'Assemblée

Lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 26 janvier, Manuel Valls a vertement répondu à la présidente du groupe écologiste Cécile Duflot qui dénonçait "l'entêtement aveugle et vain" du gouvernement sur ce projet. "Oui, ce projet est nécessaire pour des raisons économiques, pour le Grand Ouest. Il doit se poursuivre en respectant les procédures, en respectant le cadre défini par l'Union européenne, mais il doit avancer", a dit le Premier ministre. "Il y aura d'ailleurs un rendez-vous, ça sera à l'automne parce que c'est là où toutes les mesures devront être prises pour donner une avancée décisive. Au-delà, et nous le savons tous, ça ne serait pas possible. Avançons sur ce projet-là, c'est ça aussi respecter la parole" présidentielle, a poursuivi Manuel Valls. "Le projet, a-t-il lancé, est soutenu par l'ensemble des collectivités locales. Il s'agit de qui, madame Duflot ? Du président du conseil départemental, du président du conseil régional, qui est sur la même position que son prédécesseur, de la maire de Nantes, de plusieurs parlementaires, de l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, dont vous étiez vous-même membre du gouvernement". "Ont-ils tort, madame Duflot? Connaissent-ils moins bien que vous la réalité du terrain et les attentes de l'économie sur ce secteur?", a appuyé encore Manuel Valls, sous des applaudissements.

Invitée de l'émission Mardi politique de RFI et Libération, la députée a riposté en affirmant que Manuel Valls n'avait "pas répondu à (sa) question". "Le 15 janvier 2015, sur l'antenne de France Inter en direct, le président de la République a dit: 'il n'y aura pas de début des travaux tant qu'il y aura des recours en justice', puisque le Premier ministre parle du respect de la justice. Il y a au moment où je vous parle 17 recours, dont certains au niveau européen. Ma question était de dire: 'est-ce que la parole du président de la République sera tenue, sera respectée ?'. Il n'a absolument pas répondu à cette question", a-t-elle affirmé. "Cela fait 53 ans maintenant que l'on dit: 'l'aéroport se fera', avec un air martial. Mais si l'aéroport ne se fait pas, c'est qu'il a une faille profonde: il est inutile", a-t-elle lancé. La députée a rappelé que les opposants au projet étaient "prêts à un débat sur une étude indépendante et transparente, qui montrera que le projet tel qu'il a fait l'objet d'une déclaration d'utilité publique en 2008, était fondé sur de faux chiffres, des études erronées tant sur le développement du transport aérien que sur des questions relatives à la saturation de l'aéroport existant".