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Environnement - Atlas de la biodiversité communale : le ministère de l'Ecologie rebat les cartes

Depuis son lancement il y a trois ans, où en est la démarche de réalisation par les communes d'atlas de la biodiversité communale (ABC) ? Après un léger essoufflement, le ministère de l'Ecologie a choisi de la relancer, aux côtés d'acteurs tels que le fonds de dotation pour la biodiversité. Le 20 novembre, ils ont expliqué comment, lors d'une conférence organisée au Salon des maires.

Libre aux collectivités de donner à leurs inventaires de la biodiversité la forme qui leur sied. Un cadre national, et donc une forme de cohésion, se sont toutefois esquissés à travers la démarche d'atlas de la biodiversité communale (ABC), lancée en 2010 autour d'une poignée de communes pionnières. Le ministère de l'Ecologie avait alors délimité un certain cadre de travail, des aides étaient prévues et en termes de moyens humains – car réaliser ces inventaires prend du temps –, les collectivités ont eu souvent recours à des jeunes en service civique. Ce fut le cas à Haubourdin (Nord), l'une de ces communes-pilotes, qui est parvenue à boucler son atlas. Autres petites communes à l'avoir finalisé : Plérin, dans les Côtes-d'Armor (qui vient par ailleurs de décrocher le prix Capitale française de la biodiversité dans la catégorie des petites villes), ou encore Crépy-en-Valois (Oise), qui a intégré cette action à son Agenda 21.

Appui méthodologique et financier

Ailleurs, la démarche a parfois été abandonnée en cours de route, faute de moyens. C'est dire si l'initiative d'un fonds de dotation pour la biodiversité, permise par la loi de modernisation de l'économie de 2008, est la bienvenue. L'idée de cette jeune structure est d'accompagner les collectivités dans la réalisation de ces atlas grâce à un soutien technique et pédagogique. Mais aussi financier. "Nous faisons le lien entre ces collectivités et des entreprises mécènes", détaille Antoine Cadi, conseiller scientifique du fonds de dotation pour la biodiversité. Les deux principaux appuis privés sont GRT Gaz et Vinci. Leur ralliement a permis de lancer un appel à candidatures débouchant sur du cofinancement à 50% d'actions et des apports de 2.000 à 5.000 euros pour la réalisation d'inventaires. Sur une soixantaine de communes ayant déposé un dossier, trente ont été retenues et une quinzaine ont été aidées : Auxi-le-Château, Buire-au-Bois, Saint-Laurent-Blangy et Willencourt, toutes trois situées dans le Pas-de-Calais, Crépy-en-Valois donc, dans l'Oise, Four (Isère), Gruffy (Haute-Savoie), La Couronne (Charente), Landos et Langeac, en Haute-Loire, Lamure-sur-Azergues (Rhône), Loperhet (Finistère), Plérin-sur-Mer et Volvic (Puy-de-Dôme). "Un nouvel appel à candidatures sera lancé en décembre", ajoute Antoine Cadi. Et le ministère de l'Ecologie s'apprête également à relancer la démarche en publiant sur son site, "dès les prochaines semaines", un guide de réalisation des ABC réalisé avec ces acteurs de terrain et des communes. En espérant que cet appui méthodologique suffira à relancer la démarche.