Atsem : le Conseil supérieur de la FPT propose de relancer ses travaux

Alors qu'en cette rentrée scolaire, des Atsem feront grève pour dénoncer leurs conditions de travail, le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) propose de poursuivre des travaux qu'il a réalisés en 2017 sur la situation de ces personnels employés dans les écoles.

Alors qu'à l'appel de plusieurs syndicats, des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem) feront grève à la rentrée pour réclamer de meilleures conditions de travail, le conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) se pose en instance capable de trouver des solutions à leurs revendications. En tant que lieu de "dialogue social", le conseil supérieur a toute sa place dans la réflexion à mener sur le sujet. C'est ce que déclare en substance le président de l'instance, Philippe Laurent, dans une lettre au ministre de la Transformation et de la Fonction publiques. Un courrier daté du 25 août, que Localtis s'est procuré (téléchargement ci-dessous). En clair, le maire de Sceaux verrait d'un bon œil que Stanislas Guerini saisisse le conseil supérieur sur le dossier des Atsem.

33 recommandations

Ce choix ne serait pas illogique, bien au contraire. En effet, le CSFPT connaît bien le sujet, pour avoir réalisé un rapport en février 2017, qui avait été adopté à l'unanimité. Les travaux menés à l'époque avaient débouché sur 33 préconisations présentées comme consensuelles et concernant "les missions, le déroulement de carrière, la formation et les concours, l'environnement professionnel et les reclassements". Le CSFPT s'était autosaisi pour réaliser, à la fin du quinquennat de François Hollande, ce rapport faisant suite à de nombreuses grèves et manifestations des Atsem.

"Le CSFPT souhaitait que ce rapport permette de faire évoluer rapidement le cadre d'emplois pour une catégorie d'agents territoriaux dont le travail quotidien au service des enfants et des familles contribue à la transmission des valeurs éducatives et favorise la cohésion sociale", écrit Philippe Laurent.

Or les difficultés soulevées il y a cinq ans ne sont pas toutes résolues, loin de là. Par exemple, la charte nationale des Atsem, sur laquelle les ministères et l'Association des maires de France travaillaient en 2017, n'a toujours pas été finalisée. Ce dont le président du CSFPT s'est indigné dans un tweet. "Des difficultés au niveau du ministère de l'Education nationale ont empêché, malheureusement, sa signature", explique-t-il dans son courrier au ministre.

Débrayages

Sur le terrain, les personnels concernés ont toujours le sentiment de ne pas être reconnus et s'en agacent. Certains syndicats ont déposé des préavis de grève, mais en ordre dispersé. Force ouvrière et l'Unsa ont retenu le 1er septembre, jour de la rentrée, sans doute pour mieux marquer les esprits. La CGT a elle choisi le 5 septembre, "premier jour de rentrée où l’ensemble des élèves et des classes seront présents à l’école". De son côté, la CFDT n’appelle pas à la grève "pour le moment" mais a saisi le gouvernement sur "le mal-être" des Atsem.

Plusieurs revendications des syndicats convergent, comme l'attribution du complément de traitement indiciaire de 183 euros nets mensuels aux Atsem et aux personnels "faisant fonction", la création d’un cadre d’emplois de catégorie B "type", la présence a minima d'un Atsem par classe, ou encore la reconnaissance de la pénibilité de leurs missions.