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Fonction publique territoriale - Atsem : les mesures de revalorisation que la ministre veut prendre

La ministre de la Fonction publique s'est engagée, ce 13 février, à prendre rapidement des mesures pour améliorer les carrières et les conditions de travail des Atsem. La concertation qu'elle va engager avec les syndicats et les employeurs s'appuiera sur le rapport du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale que le président, Philippe Laurent, lui a remis officiellement.

La ministre de la Fonction publique, Annick Girardin, a dévoilé ce 13 février les "réponses" qu'elle entend apporter pour améliorer la carrière et les conditions de travail des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem), dont une partie ont été en grève et ont manifesté les 14 décembre et 1er février derniers.
Annick Girardin recevait ce jour des mains du président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), Philippe Laurent, et du rapporteur, Jésus de Carlos (CGT), le rapport sur les Atsem, que l'instance a adopté à l'unanimité le 2 février (voir ci-dessous notre article du 3 février). Les 33 propositions de la contribution du conseil supérieur "sont pertinentes, bienvenues, et à la hauteur des enjeux qui entourent cette profession", a déclaré la ministre. Les trois orientations qu'elle a présentées rejoignent d'ailleurs les constats et les recommandations avancés par l'instance de concertation de la fonction publique territoriale.

Mieux définir le rôle des Atsem

Le CSFPT a mis en évidence que le métier d'Atsem a beaucoup changé. Une partie de ces personnels se sont vu confier de nouvelles missions, en particulier de nature pédagogique, aussi bien durant les heures de classe que sur le temps des nouvelles activités pédagogiques et des accueils de loisirs. Des Atsem ont ainsi la responsabilité d'encadrer des groupes d'enfants. Devenues "trop floues", les missions des Atsem vont par conséquent être clarifiées "en lien avec les élus et les syndicats", a promis la ministre devant la presse. Une mission confiée aux inspections de l'Etat aura pour tâche dans les prochaines semaines de réaliser un rapport sur le sujet. Elle devra aussi aborder la question de la double hiérarchie (le maire et le directeur de l'école) que le CSFPT a jugé être "une source de confusion". La ministre souhaite que cette meilleure définition du rôle des Atsem soit effective "à la rentrée prochaine".
Le deuxième volet annoncé par la ministre portera sur les conditions de travail des Atsem. "Celles-ci sont éprouvantes, a-t-elle dit : le bruit ambiant et permanent, la disponibilité totale, l’attention constante à tous les gestes des enfants sont épuisants." Une étude sera donc lancée "le plus rapidement possible", dans le but de "renforcer la prévention des risques" dans ce domaine. La ministre s'est aussi engagée à ce que les conditions de vie au travail des Atsem "soient améliorées, notamment à travers le droit au reclassement".
Sur la question du nombre d'Atsem dans les écoles, non fixé par les textes réglementaires, la ministre a dit sa préférence pour la fixation d'un taux d'encadrement, car ce dernier donne "plus de souplesse" que l'obligation d'une Atsem par classe. Rappelant qu'il est prévu aujourd'hui "un adulte pour 15 enfants" dans le périscolaire, elle a déclaré qu'au-delà de ce nombre, "il y a une Atsem". Elle a par ailleurs estimé que certains temps d'activités nécessitent plus que d'autres la présence des Atsem et qu'il faut distinguer les périodes de travail de l'Atsem avec les enfants de celles qu'elles effectuent sans les enfants.

De meilleures perspectives de carrière

Le dernier axe de propositions vise à offrir de meilleures perspectives de carrière. "Nous allons faciliter le passage des Atsem qui le souhaitent vers la catégorie B dans d’autres filières", a indiqué Annick Girardin. Qui a pointé aussi la responsabilité qu'ont les employeurs publics locaux d'encourager les évolutions professionnelles. L'idée de créer un grade "C+" pour les Atsem chargés d'une mission de coordination de personnels dans les écoles de taille importante, sera aussi débattue avec les représentants des personnels et des employeurs, a-t-elle indiqué.
Aujourd’hui, "les 60.000 Atsem (...) qui sont dans leur écrasante majorité des femmes (…) font partie intégrante de la communauté éducative", a déclaré la ministre. Elles sont "un véritable chaînon pour le bon déroulement des classes". Mais, "les difficultés sont réelles pour [elles]. (…) Je comprends très bien ces difficultés et le malaise de certains personnels", a-t-elle ajouté.
Pour l'Association des maires de France (AMF), "le métier d'Atsem mérite d'être revalorisé, a dit Philippe Laurent, son secrétaire général. Nous considérons que l'éducation des enfants est essentielle". Mais pour cela, "il est nécessaire de préserver les moyens des communes", a-t-il ajouté.

 

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