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Communication locale - Baromètre 2013 de la communication locale : attention, c'est pas d'la com' !

48% des Français jugent "pas bonne" la communication de leur commune pendant le mandat municipal qui s'achève. Curieusement, ce chiffre a été peu commenté lors de la conférence-débat présentant la troisième édition du baromètre Epiceum & Harris Interactive de la communication locale, le 12 septembre au siège de l'Association des maires de France. C'est que l'ambiance générale était résolument à la réjouissance.
Par exemple, parmi la courte majorité des Français qui a trouvé "bonne" la communication de leur commune (52%, l'honneur est sauf), ils sont 63% à déclarer que "cette communication les incite plutôt à aller voter lors des prochaines élections municipales". Cela représente une "plus-value civique" de 16 points, calculent les auteurs de l'étude, sachant que, en moyenne, les Français (ceux trouvant la communication "bonne" et ceux la trouvant "pas bonne" réunis) ne sont plus que 47% à déclarer que cette communication les incite à aller voter. "Une communication réussie incite à un comportement civique", en conclut Isabelle Panhard de Harris Interactive.

Le papier, toujours le papier, encore…

Le journal papier des collectivités demeure quant à lui "indétrônable", avec 84% d'utilisateurs, tandis que le site internet des collectivités grimpe à 62% d'utilisateurs en 2013, contre 44% en 2011 et 37% en 2009. Pour autant, "papier et digital n'entrent pas en concurrence : ils se complètent, le web apportant une plus-value essentiellement pratique (accessibilité et services en ligne)", assurent les auteurs de l'étude. Ce qui réjouit tout particulièrement l'un de leur partenaire, le groupe La Poste, d'autant que 83% des Français préfèrent recevoir ce journal papier dans leur boîte aux lettres. Mieux : parmi les adeptes de l'autocollant "stop-pub", ils seraient également 83% à apprécier recevoir leur journal papier dans leur boîte aux lettres, ce qui tendrait à montrer qu'ils font bien la différence entre l'information et la propagande (ce vilain mot que tout communicant reçoit comme l'insulte suprême).
Petite ombre au tableau toutefois : les jeunes. "Ils se détachent de tout support de communication", remarque Jean-Daniel Lévy, directeur du pôle Opinion et Corporate chez Harris interactive. Il donne d'ailleurs peu d'espoir à l'idée de "les reconquérir avec internet ou les réseaux sociaux". Deux autres catégories de personnes échappent également à la communication locale : les habitants du périurbain et les peu diplômés. Or, comme le dit Bernard Deljarrie, délégué général de Cap'Com, "les collectivités ont l'obligation de toucher tout le monde".

La commune, toujours…

La commune reste "et de loin la collectivité qui illustre les meilleures pratiques de communication", soulignent les auteurs de l'étude. 70% des personnes interrogées jugent son information utile, 69% pensent qu'elle les concerne directement et 66% l'estime "crédible". La "collectivité" qui arrive en deuxième position est désormais l'intercommunalité, devant les départements, les régions et l'Etat. 71% des Français déclarent savoir que leur commune fait partie d'une intercommunalité (ils en connaissent le nom et le périmètre). Parmi ces plus renseignés, 76% ne connaissent toutefois pas le mode d'élection des élus intercommunaux et 70% ne perçoivent pas son projet ni ne connaissent ses missions.
"C'est le paradoxe de la situation : on plébiscite l'échelon communal (il y a une satisfaction globale sur la communication municipale qui traduit la qualité des services publics de proximité) et c'est le niveau le plus attaquée aujourd'hui", commente Rollon Mouchel-Blaisot, directeur général de l'AMF, en conclusion du débat. "Dans les grands débats nationaux, dans la haute technocratie parisienne, au Parlement... on ne parle que de régions, de départements et on considère de facto que la commune est l'échelon ringard, dépassé", a-t-il poursuivi. "A-t-on demandé aux citoyens leur avis ?" invite-t-il en appelant à un "débat démocratique".
"Comment redonner du contenu à la parole publique ?", c'est justement l'interrogation qui sera posée au 25e Forum Cap'Com qui se tiendra le 10, 11 et 12 décembre prochain à La Rochelle. Histoire de faire d'internet, par exemple, autre chose qu'un lieu d'actualité plus ou moins actualisée, mais profiter de toutes ses fonctionnalités pour en faire aussi "un lieu de débat", comme anticipe Bernard Deljarrie.