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Aménagement / Transports - Cécile Duflot : "Le Grand Paris, ça ne pourra pas être Dubaï-sur-Seine"

Cécile Duflot, la ministre du Logement et de l'Egalité des territoires, chargée du Grand Paris, a présenté ce mardi 26 juin sa vision de ce vaste chantier de développement de la région capitale. Un chantier sur lequel ses premiers propos en tant que ministre étaient attendus de la part de nombreux élus franciliens du fait des anciennes prises de position de Cécile Duflot lorsque celle-ci siégeait au conseil régional d'Ile-de-France (voir ci-contre notre article du 25 mai), notamment sur le volet transport avec le Grand Paris Express. La ministre, qui intervenait à l'occasion de la présentation du cabinet lauréat - Jacques Ferrier architectures - pour l'architecture et le design des futures gares du Grand Paris Express, a d'ailleurs elle-même fait état de "l'inquiétude de certains". Inquiétude face à laquelle elle a réaffirmé haut et fort que le gouvernement comptait bien "maintenir et poursuivre le projet du Grand Paris Express"… Tout en s'attachant à mettre en avant tout au long de son allocution un changement de paradigme : "Le temps de l’aménagement centralisé est révolu", "le projet du Grand Paris ne peut se résumer à un projet de transports", "l’égalité des territoires, c’est d’abord une vision de l’aménagement parfois lointaine de certains de mes prédécesseurs", "le Grand Paris, ça ne pourra pas être Dubaï-sur-Seine"… Et Cécile Duflot d'expliquer : "On ne peut considérer qu’il suffirait pour répondre aux attentes de douze millions de Franciliens de relier entre eux des pôles d’excellence, au seul titre de leur attractivité économique et pour une plaquette de marketing territorial." Autrement dit, pour l'ancienne patronne d'EELV, le Grand Paris se doit donc bien d'être avant tout une réponse en termes de vie quotidienne et la future boucle de transports ne doit pas être imaginée au détriment des lignes existantes (pas plus que les 72 nouvelles gares ne devront faire oublier les 350 gares existantes…).
La ministre a au passage évoqué l'enjeu du logement en Ile-de-France… en déclarant par exemple que "l’Etat sait faire la différence entre une collectivité qui donne les moyens au logement et à la mixité sociale, sait faire la différence entre un maire bâtisseur et un maire qui se détourne de ses obligations". Elle a en outre souligné que le Grand Paris se devra d'être vert, notamment en matière de préservation des "terres agricoles de proximité". Et a insisté sur le fait que les contrats de développement territoriaux (CDT) - auxquels un colloque avait été consacré quelques jours plus tôt (voir notre article du 22 juin) - devront "être pleinement articulés avec le schéma directeur de la région Ile-de-France". En termes de gouvernance, les lignes directrices de Cécile Duflot seront restées plutôt générales, celle d'"une gouvernance plus équilibrée et plus efficace". Le sujet, d'ailleurs, ne devra visiblement pas prendre une place démesurée.
Enfin, la ministre a listé ses trois "exigences". Celle de savoir établir des "priorités" : sachant que "tout ne pourra pas se faire tout de suite, ni en même temps", il faudra "fixer des échéances". Celle de la "proximité", ou comment "répondre à l'urgence" face aux besoins des habitants en matière de transports. Et celle de l'"efficacité" : "Aucune contrainte administrative, aucun prétexte d’organisation ne doit contrarier notre obligation de résultat", a-t-elle assuré. Tout ceci afin de pouvoir parier sur un Grand Paris "utile".