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Chez Action Logement, "c’est la fin de l’argent qui dort"

Deux ans après sa réforme, le groupe Action Logement a présenté le 8 juillet à la presse la première publication de ses comptes consolidés pour l'année 2018, en vue de démontrer sa capacité financière et sa capacité d'emprunt sur les marchés obligataires.

"C'est la fin de l'argent qui dort", a déclaré Bruno Arbouet, directeur général d'Action Logement, le 8 juillet, lors de la présentation à la presse, pour la première fois, des comptes consolidés du groupe (1). Des résultats qui, explique-t-il, "crédibilisent" l'ambition du groupe, démontre sa capacité financière pour tenir ses engagements avec l'État, et va lui permettre de recourir pour la première fois aux marchés financiers constituant, de l'avis du président Bruno Arcadipane, un "virage stratégique".
Plus précisément, le groupe entendait ce 8 juillet démontrer sa capacité à tenir les engagements pris à hauteur de 15 milliards d'euros, dans la cadre de la convention quinquennale signée en janvier 2018 avec l'État, et sa détermination à mettre en œuvre son plan d'investissement volontaire (PIV) de 9 milliards d'euros, présenté un an après. 

7,7 milliards d'euros de trésorerie nette

Le bilan consolidé du groupe s'élève au 31 décembre 2018 à 83,4 milliards d'euros, dont 55,2 milliards de patrimoine immobilier, 10,7 milliards d'euros d'encours de crédits et 8,3 milliards de trésorerie, dont 7,7 milliards d'euros de trésorerie nette (voir notre encadré ci-dessous). Le niveau d'endettement est de 35 milliards d'euros d'emprunts bancaires (dont 26,4 milliards auprès de la Caisse des Dépôts), soit un tout petit peu plus que les 33 milliards d'euros de capitaux propres. 
"On doit utiliser au mieux l'effet de levier que nous autorise notre faible endettement", souligne Bruno Arbouet, c'est-à-dire s'endetter davantage mais "tout en en restant dans des seuils qui placeront le groupe hors zone de risque". Il n'y aurait pour lui "aucune utilité" à avoir un taux d'endettement de 83% alors que le seuil réglementaire pour emprunter sur les marchés obligataires est de 10,5% et "alors que l'on sait l'urgence d'investissement pour loger les salariés". 
Et puis, si cette ressource restait "dormante, l'État serait légitime à dire 'utilisons-la à d'autres fins", rappelle-t-il. Une perspective de ponction dont l'organisme paritaire voudrait naturellement, à l'avenir, se prémunir.

Lancement sur le marché obligataire en octobre-novembre

Le faible niveau d'endettement et la belle trésorerie devraient, croit-on à Action Logement, permettre d'obtenir une bonne note auprès des agences de notation et bénéficier ainsi de conditions d'emprunt optimum. Les auditions se sont déjà tenues, les agences donneront leur verdict fin juillet, ils resteront confidentiels plusieurs semaines. L'objectif d'Action Logement est de se lancer sur le marché obligataire en octobre-novembre.
Tout ceci n'est pas vraiment un scoop. Pour engager son plan d'investissement volontaire (PIV) de 9 milliards d'euros, présenté en janvier 2018, Action Logement n'a jamais caché que sa trésorerie n'y suffirait pas et qu'il comptait, fort de sa nouvelle organisation, pour la première fois, emprunter sur les marchés financiers. Le PIV prévoit depuis le début que 3 milliards viennent de la trésorerie, 6 des emprunts sur les marchés obligataires.
Mais cette nouvelle ressource devrait également bénéficier à d'autres activités d'Action Logement Immobilier, qui a livré 22.022 logements en 2018 et compte en livrer 10.000 de plus cette année.

(1) Consolidation rendue possible par la réforme de 2015-2017 (voir nos articles ci-dessous) aboutissant à une organisation de l'organisme paritaire en un groupe unique regroupant près de 600 entités. Le groupe est aujourd'hui organisé autour d'une structure faîtière (Action Logement Groupe) et ses principales filiales Action Logement Services (ALS) et Action Logement Immobilier (ALI). 
 

Les résultats 2018 d'Action Logement

Le bilan consolidé du groupe s'élève au 31 décembre 2018 à 83,4 milliards d'euros, dont 55,2 milliards de patrimoine immobilier, 10,7 milliards d'euros d'encours de crédits (6,6 milliards aux personnes morales, 4,1 milliards aux personnes physiques) et 8,3 milliards de trésorerie (dont 7,7 milliards d'euros de trésorerie nette). 
À son passif, le groupe bénéficie d'un niveau d'endettement de 35 milliards d'euros d'emprunts bancaires et de 33 milliards d'euros de capitaux propres.
Au final, le groupe a réalisé 1,145 milliards de bénéfice net en 2018, dont 650 millions pour l'activité immobilier et 450 millions pour l'activité de services.
L'activité du pôle services affiche en 2018 : 551.903 aides et services délivrés aux salariés, dont 24.893 prêts accession ou travaux ; 89.419 aides et services accordés à des salariés en situation de mobilité ou de recrutement ; 320.614 aides en faveur de la sécurisation locative (Visale, Locapass) ; 20.076 aides et services accordés à des salariés en difficulté ; 96.901 logements attribués (35,3 % aux moins de 30 ans).
Le pôle immobilier affiche en 2018 :  998.651 logements sociaux et intermédiaires en patrimoine ; 36.527 agréments obtenus ; 27.559 logements mis en en chantier ; 22.022 logements livrés ; 4.729 ventes HLM.