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Compte personnel de formation : une appli mobile dès novembre 2019

Une application mobile permettant aux actifs de s'inscrire à une formation et de payer en ligne dans le cadre de leur compte personnel de formation sera lancée à l'automne 2019. Une convention a été signée le 11 janvier 2019 entre le ministère du Travail et la Caisse des Dépôts permettant à cette dernière d'engager les travaux. L'institution est chargée de mettre en œuvre le nouveau CPF réformé par la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Depuis le 1er janvier 2019, le CPF n'est plus alimenté en heures mais en euros.

En novembre 2019, les actifs disposeront d'une application mobile leur permettant de choisir une formation parmi les propositions de plus de 90.000 organismes de formation, de s'inscrire et de payer en ligne à partir des droits qu'ils auront acquis, dans le cadre de leur compte personnel de formation (CPF). C'est la Caisse des Dépôts qui est chargée de développer cet outil, de centraliser et gérer les ressources finançant le CPF, et de payer les organismes de formation. Une convention a été signée entre la Caisse des Dépôts et le ministère du Travail le 11 janvier 2019, lui permettant d'engager les travaux.
"Nous faisons quelque chose de totalement inédit avec le CPF, a affirmé Muriel Pénicaud, ministre du Travail, lors de la signature, un accès direct et dans les mains des actifs, cela n'a jamais été fait en matière de formation, ni chez nous, ni ailleurs ; aucun pays européen n'a encore mis en place un tel dispositif, le seul Etat qui a un système identique est Singapour mais 500 dollars seulement sont versés une seule fois et l'échelle n'est pas la même." Le CPF tel que réformé par la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel est désormais "monétisé". Depuis le 1er janvier 2019 en effet, il n'est plus alimenté en heures mais en euros : 500 euros par an pour un salarié et 800 euros pour les salariés moins qualifiés et les personnes handicapées, avec un plafond de 5.000 et 8.000 euros sur dix ans. Les heures anciennement accumulées par les détenteurs d'un CPF sont converties en euros au taux de 15 euros de l'heure. Pour la ministre, ce dispositif "révolutionnaire" doit permettre de "casser le rôle déterminant du diplôme" puisque l'application permettra à tous de choisir sa formation, soit en accord avec son entreprise, soit seul. Chargée de la mise en oeuvre, la Caisse des Dépôts recevra 90 millions d'euros de la part de l'Etat sur les années 2018 à 2020. Une somme à mettre en rapport avec les deux milliards d'euros de flux financiers issus de la collecte auprès des entreprises au titre de la formation professionnelle. A terme, une soixantaine de personnes au sein de la Caisse des Dépôts s'occuperont de la gestion du système.

25 millions de comptes suffisamment pourvus

Actuellement, 5.000 organismes de formation se sont inscrits sur la plateforme numérique et 7 millions d'actifs se sont connectés à leur compte, sur un total de 33 millions de CPF qui sont alimentés, dont 25 millions sont suffisamment pourvus pour acheter des formations. 630.000 personnes ont déjà acheté une formation en 2018 via leur CPF. Mais d'ici à ce que l'application soit disponible à l'automne, il faudra passer par les opérateurs de compétences (Opco). Concernant les abondements, il faudra en revanche attendre le printemps 2020 après la mise en œuvre de l'application. "A l'automne 2019 nous serons sur la Lune, et au printemps 2020, nous serons sur Mars, a indiqué Michel Yahiel, directeur des retraites et de la solidarité à la Caisse des Dépôts, car la gestion informatique de cette partie-là est complexe ; il faut prévoir tous les cas de figure." Plusieurs abondements sont en effet prévus dans le cadre de la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel : ceux prévus par un accord collectif, l'abondement "correctif" lié au non-respect des obligations associées aux entretiens professionnels (3.000 euros), et l’abondement du CPF pour les salariés licenciés à la suite de leur refus d’une modification du contrat de travail résultant de la négociation d’un accord d’entreprise (3.000 euros). "Mais les abondements peuvent fonctionner dès aujourd'hui, hors application, a précisé Muriel Pénicaud, après quoi les financements transiteront par la Caisse des Dépôts."

 

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