Coucher tardif : un service d'aide à domicile jusqu'à 22h30 ! (17)

Depuis plusieurs années, certains usagers du service d'aide à domicile avaient exprimé l'envie d'une garde de nuit. "Mais ce type de service 24h/24 coûte très cher. Nous avons voulu vérifier que la demande était réelle avant d'imaginer une formule”, explique Pascale Ricaud, directrice du CCAS de Châtelaillon (6.214 habitants).

Une rencontre et un questionnaire pour définir le besoin au plus près

Le CCAS a organisé en juillet 2008 une rencontre avec les usagers et leurs familles. “Nous avons choisi cette période d’été car nous sommes assurés de la présence des familles”, précise la directrice. Cette rencontre confirme le besoin, mais davantage pour des aides limitées : repas du soir, fermeture des volets ou aide au coucher, et non la présence d'une garde toute la nuit. Le CCAS projetait au tout début de fonctionner de 20h jusqu'à 1 ou 2 heures du matin. Mais suite à un questionnaire adressé à 900 personnes résidant sur la commune, l'échelle de temps a été réduite à 22h30. Sur ces 900 Châtelaillonnais, une vingtaine d’entre eux font alors expressément savoir leur intention de recourir à ce service s'il était créé. Au lancement de l’expérimentation, quatre usagers utilisent ce nouveau service, baptisé “Coucher tardif”. Quelques mois après, elles sont plus d'une vingtaine et un an après, la demande continue de progresser.

Régime indemnitaire spécifique pour l’équipe "Coucher tardif "

Une équipe de trois aides à domicile (toutes volontaires pour travailler sur des horaires décalées) assure au départ le service. Deux interviennent chacune trois jours de suite. Une troisième assure les remplacements ainsi qu'un week-end par mois. En alternance, elles continuent à intervenir en journée, après une journée de repos. “C'était leur demande et elle était judicieuse car cela leur permet de rester en contact avec l'ensemble des aides à domicile”, souligne la directrice. Leur planning est établi trois mois à l'avance. Pour se rendre chez les personnes âgées, elles empruntent le véhicule “SOS bricol'âge” du CCAS, un service qui s'arrête à 18h. Enfin, elles bénéficient d'un régime indemnitaire spécifique, adopté dans les mois qui ont suivi le lancement du projet afin de compenser les contraintes dues au rythme des horaires décalés. Soit l'équivalent de 200 euros bruts par mois pour une titulaire qui intervient donc entre 12 et 14 soirs par mois.

Une progression continue

Eté 2011, le conseil d'administration du CCAS valide la poursuite de l'expérimentation. Et décide de la constitution d'une deuxième équipe. Une troisième équipe pourrait être créée dans un an si le rythme de croissance du service se maintient. Car le nombre d'interventions (à la demi-heure) ne cesse d'augmenter et connait même des pics dès que la presse locale se fait l'écho de "Coucher tardif ". “ Comme en février dernier où le CCAS a alors dû ouvrir une liste d'attente, aujourd'hui résorbée ”, observe la directrice.

Tarif de nuit = tarif de jour

L'option "Coucher tardif " est prise en charge par l'APA (allocation personnalisée d'autonomie). “Nous avons informé le conseil général qui l'a très vite intégrée dans les plans d'aide lorsque cela est nécessaire ou utile”, précise Pascale Ricaud. Le conseil général a souhaité que le tarif de ce service optionnel soit le même que le tarif des aides en journée. Soit un coût horaire de 20,25 euros (10 euros la demi-heure).

Emmanuelle Stroesser / Agence Traverse, pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info