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Covid, travail... les piqûres de rappel d'Emmanuel Macron

Comme prévu, l'allocution télévisée du chef de l'Etat ce 9 novembre à 20 heures a à la fois porté sur la situation sanitaire et sur la situation économique du pays… y compris en évoquant l'après avril 2022. Les principaux points de cette intervention de 28 minutes.

  • Covid-19

La situation : "Nous n’en n’avons pas terminé avec la pandémie", "la cinquième vague a commencé en Europe" et on observe en France une "augmentation de 40% en une semaine de notre taux d’incidence" ainsi qu'une "remontée des hospitalisations".

D'où "un appel à l’esprit de responsabilité des six millions" de personnes non-vaccinées qui n’ont encore reçu aucune dose de vaccin.

D'où, aussi, une décision, qui était plus ou moins attendue : à partir du 15 décembre, toutes les personnes de plus de 65 ans (ainsi que les personnes "vulnérables" ? ce point n'est pas très clair) devront "justifier d’un rappel" (autrement dit d'une troisième dose de vaccin) "pour prolonger la validité de [leur] pass sanitaire".

En outre, "une campagne de rappel sera lancée à partir du début du mois de décembre" pour les 50-64 ans (sans qu'il soit précisé pour l'heure si ce rappel deviendra là aussi obligatoire pour conserver son pass sanitaire).

Enfin, "tous les assouplissements un moment envisagé seront reportés pour conserver les règles actuellement en vigueur". Ainsi, "le port du masque à l’école sera pour le moment maintenu".

"L’application des gestes barrières (…) doit aussi faire l’objet d’une attention accrue." Et "les contrôles pour l’application du pass sanitaire dans les établissements concernés et pour les entrées dans les ports, les aéroports, les gares, seront renforcés." La logique consistant à "adapter nos décisions territoire par territoire" continuera à prévaloir.

  • L'accompagnement de la crise

Faisant valoir les diverses mesures prises en faveur des jeunes, des "plus précaires" (hébergement, aides exceptionnelles…), des salariés et des entreprises, Emmanuel Macron a rappelé que "les prêts garantis par l’Etat seront prolongés jusqu’en juin 2022".

Dans le secteur de la santé, il est rapidement revenu sur les augmentations salariales en faveur des soignants et sur les investissements décidés dans le cadre du Ségur de la santé (hôpitaux et Ehpad). "Jamais depuis la création de la Sécurité sociale nous n’avions autant investi dans la santé", a-t-il assuré.

  • La situation économique actuelle

Grâce au "quoi qu’il en coûte" et au plan de relance, la France affiche une croissance de plus de 6%, un taux de chômage "au plus bas depuis près de quinze ans", un pouvoir d’achat en hausse, un déficit inférieur à 5% du PIB…

Il faut toutefois… continuer à "prendre de nouvelles décisions", dans le contexte notamment de tensions sur les approvisionnements et de hausse des coûts des matières premières. Et dans un objectif de "plein emploi".

  • La valeur travail

"Au moment où 3 millions de nos compatriotes se trouvent encore au chômage", la pénurie de main d'œuvre que connaissent certains secteurs "heurte le bon sens".

Ce qui a déjà été fait : l'augmentation de la prime d'activité, l'investissement dans la formation pour "la montée en compétences des moins diplômés et des demandeurs d’emplois", le plan "1 jeune 1 solution"… et le prochain "contrat engagement jeune" qui sera lancé en mars prochain.

Quant à "l'indispensable réforme de l’assurance chômage", "les règles ont commencé à changer" et à partir du 1er décembre "il faudra avoir travaillé au moins six mois dans les deux dernières années pour pouvoir être indemnisé, alors qu’aujourd’hui les droits au chômage sont ouverts au bout de quatre mois de travail", a rappelé Emmanuel Macron.

Autre étape : "Pôle Emploi passera en revue les centaines de milliers d’offres d’emploi disponibles sans réponse dès les prochaines semaines" et "les demandeurs d’emplois qui ne démontreront pas une recherche active verront leurs allocations suspendues".

  • Retraites

Nouveau report – donc abandon pour ce quinquennat – de la réforme des retraites : "Les conditions ne sont pas réunies pour relancer aujourd’hui ce chantier", a justifié le président. Se projetant sur l'après-élections, il a redessiné ce que seraient ses objectifs pour 2022 : repousser l’âge légal de départ à la retraite, supprimer les régimes spéciaux, harmoniser les règles entre public et privé, permettre de partir en retraite progressivement ou plus tard…

  • Sécurité

"Dans le prolongement des travaux du Beauvau, une loi de programmation pour nos sécurités intérieures est en cours de discussion. Elle sera présentée au premier trimestre 2022 et donnera plus de moyens et allégera les contraintes bureaucratiques de nos forces de l’ordre."

  • "Indépendance énergétique"

"Il nous faut tout à la fois continuer d’économiser l’énergie et d’investir dans la production d’énergie décarbonée sur notre sol", a déclaré Emmanuel Macron pour introduire une annonce de poids : "Nous allons, pour la première fois depuis des décennies, relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays" (sans plus de précisions à ce stade sur le calendrier, le type de réacteur envisagé ou le les implantations). Et, certes, "continuer de développer les énergies renouvelables".

  • France 2030

Parce que "le marché seul ne suffit pas", il faut "assumer une intervention publique forte". D'où le plan France 2030, doté de 30 milliards d’euros sur cinq ans pour "investir dans dix secteurs très porteurs d’avenir".

 

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